Il est évident que la réutilisation des eaux usées comporte des risques pour la santé et l'environnement. La généralisation de cette technique en Algérie doit être accompagnée d'un arsenal législatif pour prévenir le moindre danger. La réglementation actuelle stipule déjà que les cahiers des charges portant sur la concession d'utilisation des eaux usées épurées pour l'irrigation de certaines cultures ou l'arrosage d'espaces verts doivent tenir compte des mesures préventives liées aux risques sanitaires et aux impacts sur l'environnement. Selon Ahcène Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au niveau du ministère des Ressources en eaux (MRE), une étude lancée en 2005 vient d'être achevée et a permis d'établir un schéma général de réutilisation des eaux usées à travers le territoire national. Pour la réglementation de la réutilisation des eaux usées épurées et afin de mettre de l'ordre dans ce créneau, le ministère vient de transmettre ses propres normes à l'Institut national de normalisation (Ianor) pour validation afin que l'Algérie puisse avoir ses propres normes. Interrogé sur le volet juridique de la réutilisation des eaux usées traitées, le sous-directeur de l'irrigation au ministère de l'Agriculture, Mohammed Kessira, avoue qu'il n'y a pas encore de textes d'application portant réglementation et normes d'usage pour mieux contrôler le processus d'épuration et de réutilisation, même si «certains textes sont en cours d'élaboration». Le responsable affirme que des discussions seront engagées avec tous les départements concernés, à savoir les ministères des Ressources en eau et de la Santé et toutes les parties en relation directe avec ce créneau, dans le but de pouvoir réglementer l'usage de cette eau. «Il faut qu'il y ait une norme qui réponde à la qualité sans qu'il y ait pollution ou incidence sur la santé publique», conclut le responsable. En attendant d'établir des normes nationales, les stations d'épuration en exploitation fonctionnent selon les normes de l'organisation mondiale de la santé (OMS).