Si l'eau est si magnifiée, c'est parce qu'elle constitue la matière première à partir de laquelle tout est fait. Dans les religions monothéistes, l'eau est également à la base de la vie. Dans la Genèse, l'Esprit de Dieu couvait à la surface des eaux primordiales. Dans le Coran, il est dit que Dieu a tiré toute chose de l'eau. L'eau est symbole de pureté (à moins qu'elle ne soit polluée), c'est pourquoi, dans la plupart des mythologies et des religions, elle tient lieu de purificatrice. Ainsi, le culte de Mithra comportait des rites de purification, qui marquaient l'adhésion à la communauté. Le culte d'Attis comportait également un symbolisme proche : en descendant dans la fosse baptismale, le fidèle est accueilli par un taurobole (sacrifice sanglant d'un taureau), qui efface ses péchés et le fait accéder à l'immortalité. Dans le judaïsme, les rites de purification par l'eau étaient courants, notamment pour ce qui concernait la vie sexuelle. Dans certaines sectes juives, comme celle des Esséniens, des ablutions accompagnaient les repas et des bains quotidiens étaient prescrits. Le baptême chrétien se fera aussi, non pas pour se purifier de l'incroyance, mais pour effacer le péché originel qui, depuis Adam, pour les chrétiens, poursuit l'homme. Dans l'Islam, les prières doivent s'accompagner d'ablutions, à l'eau, ou alors, d'ablutions sèches (taymum) quand on ne dispose pas d'eau. Les souillures, qui peuvent invalider la prière, sont également suivies d'ablutions, notamment après des rapports sexuels.