Débat La Bibliothèque nationale a abrité un colloque portant sur le thème «Uniformisation des procédures techniques dans les bibliothèques algériennes» ou comment définir autrement et efficacement la bibliothèque algérienne. Il semble que les bibliothèques algériennes opèrent individuellement. Chacune a son propre mode de gestion des collections et sa politique d?acquisition. Il n?y a pas de coordination permettant aux bibliothécaires d?être informés du travail qui se fait dans les autres bibliothèques. En fait, il n?existe pas une uniformisation des procédures techniques dans les bibliothèques algériennes. Autrement dit, il y a absence d?approche uniforme pour l?entretien et le développement des collections en raison, selon Fatiha Tedjini, chef de service des acquisitions, «du peu de littérature sur cet aspect de gestion documentaire et du peu d?expériences éditées et enfin le concept politique documentaire est assez récent dans les pratiques en bibliothèque». Cette carence prive les lecteurs d?un choix constant de nouveaux documents en relation avec leurs besoins et leurs intérêts. Pour réfléchir à une démarche scientifique et pragmatique aidant à mieux concevoir la bibliothèque et du coup à l?inscrire dans l?actualité, il faut «imaginer la bibliothèque en termes contemporains», estime Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale. Et d?expliquer : «La bibliothèque n?est pas un cimetière de livres ou encore un espace pour les retraités, voire les dés?uvrés, au contraire, elle est un lieu de rencontre et de recherche qui répond à la demande du public, elle est un pont rapprochant le livre du lecteur ; et pour parvenir à se débarrasser de cette mentalité stérilisante qui fait stagner la bibliothèque algérienne dans sa conception traditionnelle et archaïque, il est indispensable d?adapter la bibliothèque au développement technologique, à savoir informatiser et numériser les données qu?elle comporte, assurant à cet effet une meilleure circulation de l?information.» Pour lui, il faut la doter de méthodes et d?outils permettant de développer l?acquisition et la gestion des collections, offrant ainsi au lecteur un meilleur choix documentaire. D?autres séminaristes sont intervenus, tels Nebti Mohamed-Salah, universitaire, qui a défini le rôle de la Bibliothèque nationale dans la mise en place d?une politique documentaire en Algérie, Abdelkader Abdelilah, universitaire, qui a fait une évaluation des systèmes d?information et de documentation, ou encore Yasmina Kethir, archiviste et documentaliste, qui a posé la problématique de l?acquisition des publications officielles entre la normalisation et la réglementation.