n Le vieillissement de la population, c'est d'abord la baisse de natalité générant une croissance de la population des personnes âgées, estime Abderrahmane Yellès, démographe. En 1966, l'Algérie comptait 48% de jeunes âgés de 0 à 16 ans contre 32% en 1998, date du dernier recensement. Cette sensible baisse de la natalité laisse prévoir, selon le spécialiste, une augmentation de la proportion des personnes âgées d'ici à 2030 où elle sera de l'ordre de 12% . Toutefois, «la reprise des naissances, notamment dans certaines régions du pays, fait reculer l'état de stabilisation en ce sens. On peut affirmer, à cet effet, que notre société n'atteindra ce stade de stabilité qu'en 2050», explique M. Yellès. Selon lui, la pyramide des âges fait ressortir que certaines wilayas présentent un fort taux de natalité, comparativement à d'autres où le schéma de transition en termes d'âge a beaucoup changé depuis les années 1960 en raison de la natalité réduite. Pour le démographe, ces deux profils différents de la pyramide s'expliquent par le fait qu'il existe de réelles disparités dans le partage des richesses entre les différentes régions du pays. Certaines ont connu un développement économique important, alors que d'autres sont restées à l'écart. «Il faut savoir que plus le pays se développe, plus la natalité baisse. Cet écart dans le taux de fécondité et de mortalité entre une wilaya et une autre est donc lié aux conditions de vie», affirme-t-il. L'Algérie a amorcé la 2e phase de transition démographique où l'on assiste depuis déjà une vingtaine d'années à une faible natalité, apprend-on encore auprès de M. Yellès. Des statistiques rendues publiques en 2005 font état de 4 décès pour 1 000 Algériens contre 35 à la veille de l'indépendance, soit une baisse sensible de la mortalité.