Résumé de la 160e partie n Un détail qui peut être de taille pour permettre à Alvirah de débuter son enquête. Durant toute la nuit, elle essaie de se rappeler où elle a déjà vu le nid d'ange dans lequel était placé le bébé... Cette décision prise, Alvirah put enfin se détendre et s'endormir. Le lendemain au petit déjeuner elle exposa son plan à Willy. «A dire vrai, on ne voit plus guère de nids d'ange, expliqua-t-elle. Ils sont moins prisés qu'autrefois. Et celui-ci était jaune, avec un rabat inhabituel, orné d'une large bordure de satin blanc. — Du satin blanc, ce n'est pas particulièrement bon marché, fit remarquer Willy. J'ai regardé distraitement cette femme, mais ce qu'elle avait sur le dos semblait davantage provenir d'une boutique d'occasion que d'un magasin de luxe. —Tu as raison, acquiesça Alvirah. Elle portait une sorte d'anorak en nylon bleu marine très ordinaire avec un pantalon du même bleu, le genre de tenue achetée en promotion. Je n'ai pas prêté attention à la femme. J'étais tellement occupée à regarder le bébé. Mais c'est vrai, un nid d'ange bordé de satin est obligatoirement coûteux. » Puis elle eut un pincement au cœur. «Willy, penses-tu qu'elle aurait volé l'enfant dans l'intention de le vendre à quelqu'un d'autre ? Si tel est le cas, qui peut dire où ils se trouvent ?» Elle repoussa sa chaise. «Il n'y a pas une minute à perdre.» Malgré le traîneau en carton et les silhouettes en baudruche du père Noël et de ses rennes, le hall de l'hôpital avait perdu l'atmosphère joyeuse qui avait frappé Alvirah et Willy la veille. Le couloir menant aux ascenseurs était surveillé par un vigile, et personne ne pouvait circuler sans badge. Lorsque Alvirah mentionna le nom de Joan O'Brien, on lui répondit fermement qu'aucune visite n'était autorisée. Elle parvint à persuader la réceptionniste d'appeler Gregg et apprit que Joan n'était plus à l'étage de la maternité. «Oui, les cadeaux sont toujours dans la penderie du 1121, dit Gregg une fois qu'Alvirah lui eut expliqué ce dont elle avait besoin. Je vous y retrouve. » Alvirah eut le cœur navré à la vue de Gregg. Il semblait avoir vieilli de dix ans en une seule nuit. Ses yeux étaient injectés de sang et son visage creusé de rides qui marquaient sa bouche et son front. Une expression de compassion de sa part ne ferait qu'aggraver les choses ; Gregg savait ce qu'elle ressentait. «Aidez-moi à ouvrir les paquets, demanda-t-elle d'un ton énergique. Puis je lirai les étiquettes pour savoir de quels magasins proviennent les vêtements, et vous les noterez.» Il y avait douze magasins au total, les cadeaux allant de la layette qu'elle avait achetée chez Saks et Bloomingale jusqu'aux chandails au crochet d'un magasin spécialisé de Madison Avenue, ainsi que des choses de moindre importance comme des brassières et des kimonos trouvés dans de petites boutiques moins connues de Greenwich Village et de l'Upper West Side. (à suivre...)