Résumé de la 172e partie n Après une course folle, Alvirah rattrape la femme. Ce n'était pas celle supposée être l'auteur du vol… Alvirah sentit ses jambes fléchir. «A quoi ressemblait cette femme ? » — Tara haussa les épaules. «Oh, je ne sais pas. Brune. A peu près de votre taille. Vingt-cinq... trente ans. Elle portait un anorak gris foncé, non, bleu foncé. Si vous voulez mon avis, elle aurait pu faire un tour parmi les vêtements de femme pendant qu'elle y était.» Mais Alvirah ne l'écoutait plus. Elle hésitait à demander de l'aide, mais elle savait que chaque seconde comptait. Elle attrapa la jeune fille par la main. «Viens avec moi. — Mais, mais il faut que... — J'ai dit viens !» Au moment où elles franchissaient la porte, Cordelia sortit de l'arrière-boutique. «Alvirah ! appela-t-elle, que se passe-t-il ? » Alvirah répondit sans perdre une seconde : «Téléphone à la police. La femme que nous cherchons était, ici, il y a une minute.» Columbus Avenue grouillait de gens en train de faire leurs derniers achats. Alvirah regarda autour d'elle d'un air désespéré et s'arrêta. «Tu dis que la femme a acheté d'autres choses. Dans quoi les portait-elle ? — Dans deux de nos gros sacs blancs. — Si ces sacs sont lourds, elle ne peut pas marcher très vite», fit remarquer Alvirah, plus pour elle-même que pour la jeune fille. Tara sembla tout un coup comprendre ce qui avait provoqué la réaction d'Alvirah. «Madame Meehan, vous croyez que la veste allait avec le nid d'ange jaune au sujet duquel la police est venue nous interroger ? Les sacs étaient tellement lourds que j'ai demandé à cette femme si elle allait loin et elle a répondu : Pas très loin, un peu plus haut que la 90e Rue.» Alvirah se retint pour ne pas embrasser Tara. «Maintenant, écoute-moi bien, dit-elle vivement. Tu vas retourner au magasin, et dire ceci à sœur Cordelia. Dis-lui qu'elle prévienne la police, qu'ils ratissent toute la zone comprise entre ici et la 90e Rue. Dis-lui que nous nous rapprochons du nid d'ange jaune !» La bonne humeur matinale de Vonny qui avait tant réjoui sa grand-mère ne dura pas. Le bébé s'était mis à pleurer après son biberon de dix heures et semblait inconsolable. Wanda n'osa pas aborder le sujet des vêtements. Exaspérée, voulant échapper aux cris de l'enfant, Vonny avait décidé d'aller dans le magasin de vêtements d'occasion. Chargée de ces gros sacs maintenant, elle regagnait l'appartement de sa grand-mère à travers les rues enneigées. Les sept blocs qui la séparaient de la 90e Rue et de West End Avenue lui parurent interminables. Le pas lourd, les nerfs à vif, furieuse, elle râlait : «Maudite gamine, dit-elle tout haut, une emmerdeuse, comme les autres.» Le bébé pleurait toujours à son retour. Wanda, l'air épuisé, la berçait doucement dans ses bras. «Qu'est-ce qu'elle a maintenant ? s'écria Vonny. — Je crois qu'elle ne va pas très bien, Vonny, dit Wanda d'un ton piteux. Je pense qu'elle a un peu de fièvre. Tu ne devrais pas la sortir aujourd'hui. Ce serait une erreur.» (à suivre...)