Nous le disions, il y a quelques jours, à la veille de cet événement : le temps va très vite. Effectivement, le premier tour a pris fin hier avec le déroulement de la troisième journée du groupe D qui a vu l'Espagne terminer première après la victoire de son équipe bis face à la Grèce, championne d'Europe en titre (2 à 1), mais surtout la Russie qui a écarté sans problème la Suède (2 à 0) qui se met dans la peau d'un favori. Un premier tour et déjà 16 matchs disputés avec 57 buts marqués, soit une bonne moyenne de 2,37 buts/match, avec un seul zéro à zéro (France - Roumanie) et un groupe A le plus prolifique avec 17 réalisations. Un buteur s'est déjà illustré, l'Espagnol David Villa qui en est à son quatrième but, et une équipe a fait impression, les Pays-Bas avec ses trois victoires et ses neufs buts marqués, son jeu collectif et séduisant qui s'attire l'admiration de tous les observateurs, sauf peut-être d'un certain Johan Cruijff toujours exigeant et donneur de leçons. Un premier tour dont le rideau est tombé pour le champion en titre, la Grèce, qui quitte la compétition sans la moindre gloire et trois défaites dans ses bagages. C'est la fin d'une époque et celle d'un Otto Rehhagel, le sélectionneur élevé au rang de dieu de l'Olympe il y a quatre ans. Les déceptions, il y en a eu évidemment avec cette équipe de France, pourtant annoncée parmi les favorites, qui, elle aussi, sort par la petite porte à l'image de son sélectionneur coupable d'erreurs stratégiques et de coaching. Demi-finaliste lors du précédent tournoi, la République tchèque s'est fait griller sur le fil par une vaillante équipe turque qui veut faire de cet Euro son jardin de surprises. Et si l'Italie, comme à son habitude, est passée au forceps, les gentils pays organisateurs, en l'occurrence, la Suisse et l'Autriche, n'ont pas fait le poids malgré le soutien populaire. Le roi Euro, lui, a fait son choix pour les quarts de finale qui débuteront ce soir avec un Portugal, déjà finaliste chez lui en 2004, la Turquie qui veut mieux faire qu'en 2000 où elle avait atteint les quarts pour sa première participation. La Croatie, étonnante de classe et de culot pour sa troisième participation, et la revenante Allemagne, qui détient le meilleur palmarès avec trois trophées, dont le dernier remonte à 1996. On retrouve également les Pays-Bas, l'équipe la plus cotée du premier tour, qui veut rééditer l'exploit d'il y a vingt ans lorsque son entraîneur écumait les terrains d'Allemagne en marquant l'un des meilleurs buts de l'histoire de l'Euro. L'Italie court toujours derrière un titre vieux de trente ans et veut la passe de deux (Coupe du monde - Euro). Sans oublier une équipe d'Espagne avec sa jeunesse éclatante et ses ambitions de dépasser les maudits quarts de finale et enfin la Russie qui veut écrire sa propre histoire puisque l'URSS, première nation à avoir gagné l'Euro, est déjà passée au musée. Un plateau de choix à déguster avec modération.