Le Sénat français a refusé hier soir, mercredi, d'accorder un droit de vote aux étrangers pour les élections locales dans le cadre d'un projet de loi de réforme des institutions. Plusieurs amendements demandant ce droit de vote déposés par les sénateurs socialistes, verts, communistes et radicaux de gauche ont été repoussés par la majorité de droite avec l'appui du gouvernement. Les sénateurs UMP ont argué qu'il n'était pas possible d'accorder un droit de vote aux étrangers sans réciprocité et qu'il était plus simple pour les étrangers résidents de demander la naturalisation pour exercer leurs droits civiques. Contrairement aux ressortissants de l'UE qui bénéficient du droit de vote aux élections locales après six mois de résidence en France, les étrangers non communautaires en sont privés, même après des années de séjour. Cette question a suscité un long débat au cours duquel la ministre de la Justice, Rachida Dati, a vivement attaqué la gauche l'accusant de ne pas avoir tenu ses promesses lorsqu'elle était au pouvoir d'accorder le droit de vote aux étrangers. «Nicolas Sarkozy n'a pas pris d'engagement là-dessus» alors «nous n'avons pas de leçons à recevoir de la gauche», a-t-elle déclaré. Un sénateur socialiste a rétorqué que la gauche «n'avait pas pu avancer» parce qu'elle s'est heurtée «au veto du Sénat à chaque fois».