Le Dr Gasmi, responsable du plan de prévention contre le tabagisme et la toxicomanie au ministère de la Santé «Former les médecins scolaires» «L?action du ministère dans la lutte contre la toxicomanie consiste en une meilleure connaissance du problème à travers des enquêtes et des relevés des structures et des centres de prise en charge des personnes concernées et qui nous adressent des rapports trimestriels. La formation des médecins et des personnels s?occupant de la prise en charge est aussi l?une de nos actions qui interviennent deux fois par an. En effet, les médecins sont d?une grande importance dans la surveillance de base, mais il y a des difficultés de signalement des cas observés et on n?a pas souvent l?information nécessaire. Alors, nous nous penchons sur la formation des médecins scolaires à côté d?autres actions dans le milieu de l?éducation. Chaque année, la toxicomanie revient comme thème essentiel dans les programmes d?éducation pour renforcer la prévention.» Aït Mohand, psychiatre à l?Institut national de santé publique «Les consommateurs sont jeunes» «Depuis les années 1990, l?institut a initié des études sur le phénomène de la drogue, mais il y a aussi des campagnes de sensibilisation à travers les affiches et plusieurs autres publications. A travers les études, on s?aperçoit que le consommateur de drogue cumule plusieurs produits comme le cannabis, l?alcool, les psychotropes et les solvants. Souvent, les consommateurs sont des jeunes au chômage et rarement des malades mentaux, qui ne représentent qu?un faible pourcentage. Le jeune consomme de la drogue pour faire d?autres expériences dans la vie et découvrir son environnement. C?est aussi un acte de révolte contre la mal vie et le chômage et un moyen de briser les tabous et de prendre des risques. Le milieu scolaire est aussi exposé au phénomène de la consommation de la drogue, mais pas à un niveau alarmant. Toutefois, c?est plutôt l?absence de ce phénomène dans ce milieu qui serait étonnante.» Le Dr Khiati, président de la Fondation en recherche médicale (Forem) «Durcir la législation» «En Algérie, il y a 44 % de consommateurs de drogue chez les jeunes, ce qui nous rapproche de la France qui en compte 52 %. Toutefois, la prise en charge des toxicomanes souffre de lacunes à cause de l?absence de moyens financiers qui pourraient nous permettre de créer des centres de prise en charge. On demande aussi le renforcement de la législation pour devenir plus répressive et instaurer l?injonction thérapeutique pour la prise en charge des consommateurs.»