Enseignement n «Les résultats du dernier recensement général de la population vont nous amener à corriger beaucoup de choses.» C'est ce qu'a affirmé ce matin, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, qui a révélé que 86% de la population algérienne (34,5 millions) est concentrée dans les zones urbaines. Selon lui, la dense concentration de la population le long de la bande côtière conforterait les choix de l'Etat qui consistaient à engager des programmes de développement au profit de certaines régions du pays à l'instar des Hauts-Plateaux et des régions du Sud. «Il faut que ces territoires deviennent plus attractifs pour les populations tout en faisant en sorte que la répartition de celles-ci soit plus équilibrée.» «Et c'est là un élément qu'il faudra prendre particulièrement en ligne de compte», souligne le ministre. De plus, cette concentration de la population algérienne dans les centres urbains «appelle nécessairement à revoir les exigences des populations, étant entendu qu'elles diffèrent de celles des autres populations des campagnes», estime M. Zerhouni. Pour y parvenir, l'Etat devra, selon lui, réviser certains aspects propres à ces régions à forte concentration en privilégiant notamment l'aspect urbanistique de ces agglomérations. «Maintenant qu'il y a plus ou moins de réponses aux problèmes de l'habitat, il s'agit, aujourd'hui, de concentrer nos efforts sur l'aménagement urbain et l'urbanisation de ces centres-villes», déclare M. Zerhouni. «Cette répartition inéquitable appelle nécessairement le réexamen des structures de l'Etat ainsi que l'organisation des administrations territoriales», ajoute le ministre. Interrogé si cela sous-entendait un éventuel découpage administratif afin de faire en sorte d'assurer de meilleures répartitions et gestions de la richesse, le ministre de l'Intérieur s'est abstenu d'avancer une date et s'est uniquement contenté de dire : «Cela viendra en son temps.» Autre élément à mettre en exergue à partir des conclusions du 5e recensement général, c'est le fait que 1,5 million de logements (sur 6 millions) soient inoccupés. A cet état de fait, Zerhouni trouve une explication. Selon lui, il y aurait entre 300 000 et 350 000 logements abandonnés par leurs propriétaires suite à l'exode des masses populaires des zones ravagées par le terrorisme. En sus de 350 000 autres unités qui seraient en cours de réalisation. Pour ce qui est de la solution pouvant ramener ces populations qui avaient fui leurs régions natales pour cause de terrorisme, M. Zerhouni préconise la création de nouvelles zones de développement. Pour cela, il est nécessaire d'accompagner l'installation des populations avec un certain nombre de commodités (gaz de ville, électrification, etc.), histoire d'assurer une meilleure insertion de ces populations. «La révision du Code communal n'est pas à l'ordre du jour» l A la révision du Code communal à laquelle des partis politiques avaient appelé, Yazid Zerhouni a rétorqué qu'«elle n'est pas à l'ordre du jour», du moment que le Code ne remettrait aucunement en cause les prérogatives des P/APC. «Le Code des communes ne limite pas les prérogatives des P/APC», assure M. Zerhouni qui leur suggère, en revanche, d'«assumer d'abord les responsabilités qui leur sont assignées». Le ministre exhorte les édiles du pays à exercer leurs prérogatives sur le terrain très normalement, d'autant que ce ne sont pas les champs d'action qui leur manquent, laisse-t-il entendre. Pour M. Zerhouni, l'Etat accorde une grande importance à l'aspect lié à la formation des élus du peuple qui ont bénéficié de 5 semaines de formation pour une plus efficiente gestion des collectivités. Ce cycle de formation pour les 1 541 P/APC prend fin demain, précise-t-il.