Obstacles n N'ayant pas d'expérience professionnelle et ayant passé des années au chômage ou travaillé dans d'autres secteurs, ces diplômés universitaires peinent à trouver un emploi. Les anciens diplômés, n'ayant pas encore travaillé et qui ont vécu des mois, voire des années de chômage, éprouvent aujourd'hui d'énormes difficultés à obtenir du travail. Cela est dû, évidemment, aux répercussions négatives de la période d'«hibernation» où ils ont perdu leurs repères fondamentaux et les connaissances théoriques acquises durant des longues années d'études et de recherches à l'université. Cette catégorie de jeunes, ne possédant qu'un papier vierge portant le logo de l'un des cinquante établissements universitaires, ne désespère pas et continue à frapper à toutes les portes. Ils n'ont pas laissé passer l'opportunité des récents salons de recrutement, même s'ils ont du mal à cacher leur scepticisme. «Je suis venu tenter une autre chance, on ne sait jamais. En tout cas, je n'ai plus rien à perdre après mes six années de chômage. Je n'ai pas d'expérience professionnelle, mais peut-être que ma tête plaira à un responsable d'entreprise», ironise Aziz, la trentaine entamée, diplômé en management depuis 2002. Le CV présenté par notre interlocuteur et d'autres milliers de diplômés ne contient que les coordonnées personnelles, le diplôme et les loisirs. L'expérience professionnelle, si elle est mentionnée, concerne un autre domaine, n'ayant parfois aucun lien avec le niveau supérieur. «Les opérateurs économiques doivent aussi nous comprendre. D'où ramener l'expérience professionnelle si on ne nous embauche pas avec seulement le diplôme ? Si ça continue ainsi, je ne crois pas qu'il y aura des diplômés à recruter», s'interroge Yasmine, licenciée en communication d'entreprise et qui a travaillé pendant six mois en tant qu'enseignante dans une école primaire. Une interrogation partagée par plusieurs jeunes rencontrés à l'occasion du forum Jincent-2008. Ceux et celles ayant exercé une activité dans un autre domaine que celui de leur formation éprouvent, sans nul doute, de grandes difficultés à intégrer le marché du travail si jamais une opportunité leur est offerte. D'ailleurs, cela est constaté lorsque ces derniers se sont présentés au bureau de Team Consulting International (agences d'études et conseil en ressources humaines) pour avoir des orientations relatives à l'entretien d'embauche. «Les diplômés ayant travaillé, pour une certaine période, dans un autre secteur, craignent de chercher un emploi dans leur domaine d'études. Ils ont peur, car ils estiment qu'ils ont perdu les connaissances théoriques acquises à l'université», estime Samir Toumi, directeur de Team Consulting International. Avec le poids des années du chômage, il serait même difficile pour les entreprises de les «mettre rapidement dans le bain» en leur assurant une formation, contrairement aux jeunes fraîchement diplômés qui sont aptes à saisir la formation et à s'adapter au milieu du travail.