Jugement La chambre administrative près la cour d?Alger rendra son verdict dans l?affaire qui oppose le mouvement de redressement au FLN le 30 de ce mois. Les plaidoiries ont duré quatre heures au cours desquelles les avocats des deux parties se sont échangé les arguments et pendant lesquelles les défenseurs du FLN se sont évertués à faire ressortir l?impossibilité de l?invalidation du 8e congrès. L?avocat du FLN, Me Bentoumi, a renouvelé l?argument selon lequel les auteurs de la plainte n?ont pas qualité pour saisir la chambre administrative. Mahfoud Laâchab, avocat des plaignants, n?a pas tenu compte de ces arguments et a considéré que le congrès est entaché d?irrégularités tout en demandant l?interdiction de toute activité politique à Ali Benflis et à la direction du parti. Auparavant, Benflis ne s?est jamais inquiété du devenir de sa candidature à l?élection présidentielle, car il peut s?y présenter en son nom propre mais cette nouvelle escalade risque de mettre à mal cette certitude, si le juge suit le raisonnement de ses adversaires. L?avocat Khaled Berghal rappelle que les redresseurs ont intenté une action contre Ali Benflis en tant que personne physique et non contre le FLN. Bentoumi a d?ailleurs demandé le report du procès après les élections, car cette action vise, selon lui, à empêcher Benflis de s?y présenter. Les avocats de Benflis voient aussi d?un mauvais ?il le fait que le ministère de l?Intérieur se trouve partie prenante dans l?affaire en reprenant «à son compte les requêtes des plaignants». L?avocat du ministère estime que les statuts du 7e congrès ont été violés, ce qui nécessite son intervention. Pourtant, le ministère, qui a reçu les recours en vue de l?invalidation du congrès, s?est abstenu de répondre dans les délais impartis. Les avocats estiment au fond que l?affaire est politique sinon comment expliquer que les plaignants «aient pris part au congrès, applaudi et plébiscité Benflis pour ensuite se rendre compte qu?il était antidémocratique», soulignent-ils. C?est sur la base de ces convictions que les avocats du FLN se sont montrés optimistes à la fin des plaidoiries estimant que «la chambre administrative ne peut que se déclarer incompétente, sinon cela voudrait dire que des injonctions politiques ont été faites aux magistrats».