Seuls 48% du sel alimentaire en vente sur le marché est iodé. Ce taux, qui était de 90% en 1997 et dont on ignore la raison de la diminution, est très insuffisant, voire alarmant compte tenu des conséquences désastreuses sur la santé que le manque d'iode peut entraîner. Ce taux, très insuffisant, était pourtant de 90 % en 1997 selon ce responsable. Repris par l'APS, Ferhat Taha Hassine qui intervenait hier dans le cadre d'une journée d'étude sur «Le sel iodé de qualité alimentaire», organisée par son entreprise à Tlemcen , s'est référé à des études de l'Institut national de santé publique pour mettre l'accent sur «cette situation à haut risque d'apparition du goitre». «L'iode étant un facteur de prévention de cette pathologie», a-t-il tenu à rappeler. Devant une assistance composée de représentants des directions régionales du commerce de l'Ouest, du mouvement associatif et d'étudiants, l'intervenant a mis l'accent, ensuite, sur la nécessité de «faire de la production de sel une activité réglementée conformément à la norme algérienne NA 6351». Il a invité, par ailleurs, à la consommation rationnelle de ce produit, soit «entre 4 et 8 grammes par jour», car, a-t-il tenu à préciser, «le sel est le meilleur véhicule de l'iode, d'où la clause de l'iodation du sel exigée par les instances internationales». Après avoir passé en revue les différentes phases de la production industrielle de ce produit, M. Ferhat a précisé que «le sel extrait du Chott n'est pas propre à la consommation», avant de signaler que l'Algérie produit «800 000 à 900 000 tonnes / an de sel, sur les 6 millions de tonnes produites par l'Afrique». En 2005 déjà, le P-DG de l'Enasel dans des déclarations à InfoSoir, tirait la sonnette d'alarme quant à l'absence de l'iode dans une grande quantité de sel commercialisé. Il affirmait alors que son entreprise détenait seulement 10% du marché des boulangers, ce qui veut dire que du sel non iodé est immanquablement utilisé dans la fabrication du pain, les opérateurs privés ne respectant pas toujours les normes. Ce qu'il faut savoir c'est que, selon l'ONS, le manque de l'iode n'implique pas seulement la maladie de goitre, qui du reste est assez compliquée et peut, dans certains cas, se transformer en cancer, mais peut également avoir comme conséquences des lésions cérébrales, un retard mental chez les enfants, une insuffisance de la fonction de reproduction, une diminution du taux de survie, maladies congénitales, etc. Pour le Pr Bousnadji, représentant le ministère du Commerce qui intervenait hier à la journée d'étude, il s'agit là «d'un véritable problème de santé publique», car «les pathologies engendrées par l'absence d'iode n'apparaissent que 20 à 30 ans après». Etayant ses propos par des chiffres, l'intervenant a signalé que, du 1er janvier au 31 mai dernier, 192 échantillons prélevés n'étaient pas conformes sur un total de 358 prélevés par les services de contrôle. D'importantes quantités ont été saisies dans ce cadre, outre les poursuites judiciaires engagées contre les contrevenants.