Djamila Bouhired a exprimé, quant à elle, sa grande admiration et son profond respect pour ces étrangers qui ont adopté la cause algérienne. La contribution des étrangers à la Guerre de Libération nationale a été le thème abordé, hier, lors d'une rencontre organisée par l'association Machaâl Echahid au Centre de presse du quotidien El-Moudjahid. Plusieurs figures historiques et acteurs de la Révolution algérienne comme Zohra Drif-Bitat, Louiza Ighil Ahriz, Hassani Abdelkrim, Djamila Bouhired, ainsi que des universitaires comme le chercheur Zoheir Iheddaden sont intervenus au cours de cette journée pour apporter leurs témoignages et des éclaircissements sur l'apport et l'aide apportés par les étrangers au mouvement de libération algérien. Sans la collaboration de ces derniers pour les valeurs universelles de justice, des droits de l'homme, du respect de la dignité humaine, proclamées dans l'appel du 1er Novembre 1954, la guerre aurait pu ne pas avoir les retentissements qu'elle a eus à cette époque, ont estimé les participants. Le soutien indéfectible des militants engagés au côté des Algériens comme Jean-Paul Sartre, initiateur du fameux «Manifeste des 121», ou le défenseur des droits des opprimés Frantz Fanon, les sacrifices de Maillot, d'Iveton, de Pierre Gnassia, l'engagement politique pour la cause algérienne de l'Allemand Mustapha Muller, du journaliste français Robert Berrat, de Maurice Audin et de bien d'autres encore sont des exemples révélateurs de la contribution de cette catégorie de combattants «oubliés». Zohra Drif-Bitat voit qu'il ne faut jamais faire de distinction entre les moudjahidine d'origine algérienne et ceux d'origine étrangère. «Après l'indépendance, des dérapages ont eu lieu à cause de cette confusion et cette distinction, ce qui est vraiment malheureux et qui ne devait pas l'être. Qu'ils soient d'origine étrangère, de confession chrétienne, juive ce sont nos frères, nos amis, des moudjahidine comme nous puisqu'ils ont eu le courage de défendre de grandes valeurs humanitaires», déclare cette combattante de la première heure. Djamila Bouhired exprime, quant à elle, sa grande admiration et son profond respect pour ces étrangers qui ont adopté la cause algérienne. Enfin et pour immortaliser cette partie de notre histoire et la transmettre aux générations, des participants ont proposé que soient érigés des édifices et des stèles commémoratives aux noms de ces héros. On apprend d'ailleurs qu'un travail dans ce sens est entrepris par l'association Machaâl Echahid qui envisage de consacrer des conférences spéciales sur Maurice Audin, M. Muller et d'ériger une stèle à la mémoire de Henri Maillot.