Encadrée par trois superbes forêts, Amedjoudh au nord, El-Maj au sud et Boumahni à l'ouest, la région de Maâtkas émerge silencieusement au milieu de massifs verdoyants offrant aux visiteurs des sites merveilleux qui invitent à la contemplation. «One ne peut avoir une meilleure vue de la forêt des Aït Boumahni qu'à partir de Maâtkas», assure un vieux de la région, qui nous montre au loin les massifs d'un vert très sombre – couleur bien fréquente en Kabylie à cause de l'olivier et du chêne – qui se dressent fièrement dans une région au climat rude. A Maâtkas, la population n'a rien perdu de son hospitalité et se montre toujours disposée à répondre à la curiosité des visiteurs. Aït Zaïm est le plus grand village de la commune fier de sa poterie que les étrangers peuvent visiter pour assister à la naissance, à partir de l'argile savamment maniée par des mains expertes, de magnifiques ustensiles de cuisine. Pas moins de 4 000 âmes y habitent. La route qui y mène est dans un état lamentable et le véhicule peine à monter à travers les rues étroites clairsemées. Ici, les routes qui desservent les villages sont presque toutes dans le même état. Et à certains endroits, des filets d'eaux usées longent les pistes. De par sa situation géographique qui aurait, en d'autres temps, fait d'elle un pôle touristique, Maâtkas souffre d'insécurité et vit sa beauté comme une malédiction. Incrustés au milieu des maquis, ces derniers sont, hélas, la source d'inquiétude pour les enfants de la région. Les réseaux terroristes y prolifèrent et depuis quelques années le banditisme est venu ajouter son lot d'insécurité dans la zone. La population ne désespère pas de voir les choses rentrer dans l'ordre. «Pour peu qu'on nous aide et nous ferons de notre région un véritable paradis», nous lance un homme la quarantaine dépassée. Ce dernier est apiculteur et nous affirme que la région se prête merveilleusement à ce type d'activité, d'ailleurs la filière est presque saturée. Il n'y a pas que l'apiculture qui peut être développée à Maâtkas. La région se prête également à l'élevage, à l'aviculture et à l'oléiculture. Beaucoup de familles possèdent leurs propres poulaillers et d'autres des vaches laitières. Mais l'activité est pratiquée de manière traditionnelle. Nous avons demandé aux propriétaires pourquoi ils ne sollicitent pas les différents dispositifs mis en place par l'Etat pour le développement du secteur de l'agriculture. Les réponses étaient toutes pareilles : «Nous ne possédons pas suffisamment de terrain pour accéder aux fameuses subventions», en effet, les terrains en Kabylie sont très morcelées ; tant que la loi demeure rigide et ne s'adapte pas aux spécificités de la région de Kabylie, le développement du secteur agricole et plus particulièrement de l'agriculture de montagne risque d'être compromis et continue à se faire de manière rudimentaire. Pourtant, le problème du morcellement des terrains a été maintes fois porté à la connaissance des autorités locales compétentes, soit par le biais des comités de villages soit par l'intermédiaire de l'assemblée populaire de wilaya.