Etudiant en mathématiques et redoutable cogneur, un Russe de 19 ans a été sacré dimanche à Berlin, par un mat sans appel, nouveau champion du monde mi-lourds de «boxe-échecs», une discipline encore confidentielle qui alterne les séances de sport cérébral et de combat. Pour l'emporter en boxe-échecs, ou «Chess-boxing», les champions se doivent de cultiver «la tête et les jambes». Le match commence par quatre minutes autour d'un échiquier, installé sur une petite table au centre du ring. Torse nu, une serviette sur les épaules, les adversaires se font face, les mains nouées de bandelettes de protection pour boxeurs, avec un casque sur les oreilles pour ne pas être déconcentrés par les cris du public. Puis, au coup de gong, ils ôtent leurs lunettes, enfilent leurs gants et leurs protections dentaires, et échangent des coups pendant trois minutes, avant de reprendre ensuite leur partie d'échecs, là où ils l'avaient laissée. «A ce moment, on est très essoufflé mais il faut rester concentré», explique un membre du club de boxe-échecs de Berlin - qui, avec une quarantaine de membres, est le plus important au monde. «C'est compliqué, surtout pour celui qui doit jouer en premier, il peut facilement commettre une erreur. Et ça, aux échecs, ça ne pardonne pas», ajoute cet instituteur. Le match, qui compte au maximum six rounds d'échecs et cinq de boxe, peut s'achever par un K.-O., par un mat, ou bien lorsque l'un des joueurs a épuisé son crédit-temps aux échecs, ou encore sur décision de l'arbitre, en cas de violation manifeste des règlements de la boxe.