Menace n Les travailleurs de l'Etusa menacent d'une «action d'envergure dans les prochaines 24 heures». Le mouvement de grève des travailleurs de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) s'est poursuivi, hier, pour la deuxième journée consécutive. Selon M. Bouteba, secrétaire général du syndicat de l'entreprise, une action «d'envergure est prévue pour les prochaines 24 heures». «Nous donnons aux responsables un délai de 24 heures au cours desquelles, toutes les portes du dialogue leur sont grandes ouvertes. Mais, une fois passé ce délai, et si aucune réponse ne nous est fournie, à ce moment-là nous allons employer les moyens forts et nous recourrons à une démonstration de force. C'est la seule façon de faire entendre nos revendications», a prévenu notre interlocuteur. Interrogé sur la forme que prendrait éventuellement cette «démonstration de force», M. Bouteba s'est refusé à toute déclaration assurant toutefois que cette action «fera son effet». M. Bouteba rejette catégoriquement toute idée de privatiser le transport urbain de la capitale et déplore que des travailleurs soient poussés à la retraite anticipée, car subissant énormément de pression, avec un seul salaire pour certains d'entre de 9 000 DA. M. Bouteba reproche, par ailleurs, au ministère des Transports de faire «la sourde oreille» quant aux préoccupations des travailleurs. Il exige, en outre, que soient régularisés les contractuels que les responsables utilisent comme bouclier pour faire pression sur nous». «Certains contractuels n'ont toujours pas été régularisés, même après 5 ou 6 années de service. Or, la réglementation veut que les contractuels soient définitivement confirmés dans leurs postes après seulement six mois d'exercice», nous a déclaré un travailleur de l'ex-Rsta. Les travailleurs, déterminés à durcir leur action de protestation, déplorent les mauvaises conditions de travail et réclament des salaires qui doivent être versés «dans les temps», et devront être revus à la hausse consécutivement aux énormes efforts qu'ils déploient au quotidien. Au péril de leur vie parfois. «Il est inadmissible qu'un travailleur de l'entreprise qui cumule 28 ans de service perçoive encore un salaire de base de 10 000 DA.» Il est grand temps que nous soyons intégrés aux services du ministère de l'Intérieur, comme ce fut le cas autrefois.» «Aujourd'hui, notre statut n'est toujours pas clair», fulminent les employés qui en appellent à l'intervention de MM. Bouteflika et Ouyahia. De son côté, l'administration de l'entreprise circonscrit le mouvement des travailleurs à la seule revendication «des salaires» selon les propres termes d'un responsable des ressources humaines. Interrogé sur la revendication relative à la subvention promise par la tutelle qu'il a estimée à 50 milliards de centimes, le responsable a affirmé que la balle est dans le camp du ministère des Transports. En d'autres termes, si blocage il y a, c'est bien le ministère de tutelle qui est incriminé. «L'entreprise a entamé toutes les démarches nécessaires dans ce sens sans qu'aucune réponse nous soit fournie en retour.»