Avis n Le recours à Internet pour rechercher sa moitié est différemment apprécié par les Algériens. Si les uns ne trouvent aucun inconvénient à l'utilisation de ce moyen de communication, pour les autres, en revanche, il est inconcevable de nouer une relation sérieuse et durable sur la base d'un contact virtuel. Ainsi, Samia, 38 ans, pense que le Net permet de connaître des personnes que l'on n'a pas toujours la chance de connaître dans la vie de tous les jours pour diverses raisons. De son avis, il n'y a pas de différence entre le contact virtuel et le contact réel : «Quand on est avec quelqu'un sur Internet, c'est comme si on était avec lui réellement». Partant de là, elle dit croire fortement au mariage par Internet : «Personnellement, j'ai connu un émigré sur le Net, on est resté en contact pendant des mois, mais on a fini par se séparer car il n'a pas voulu satisfaire certaines de mes conditions. Pour autant, ce n'est pas parce que cela n'a pas marché pour moi que cela ne marche pas.» De son côté, Mohammed, 39 ans, trouve qu'Internet «est un moyen efficace et fiable de nouer des relations qui peuvent aboutir au mariage». «C'est un moyen comme les autres, mais quand il s'agit de construire une relation durable, le contact physique est très important», précise-t-il. Comme beaucoup de célibataires, Mohammed a tenté sa chance sur la Toile. «J'ai connu une jeune femme originaire de Annaba, dentiste de profession, sur un site de dialogue en direct. On s'est même rencontré à Alger. Pour autant, la mayonnaise n'a pas pris et notre relation a pris fin avec son mariage», raconte-t-il, tout en signalant avoir eu d'autres expériences qui ont été, toutefois, de courte durée. Contrairement à Mohammed, Souad, 36 ans, est foncièrement opposée au mariage par Internet. «Je suis contre, je ne fais pas confiance. Pour moi, c'est de l'escroquerie», souligne-t-elle d'emblée. Elle justifie sa position par la mésaventure vécue par une jeune femme résidant à Tipaza qui a fait la connaissance d'un émigré par le biais du Net : «Ils se sont plu et ils n'ont pas tardé à officialiser leur relation. Mais une fois le mariage célébré à Alger, le jeune homme est reparti en France où il réside pour ne revenir que trois ans plus tard. Pendant tout ce temps, la jeune épouse subissait le diktat de ses beaux-parents qui sont allés jusqu'à lui interdire de dormir dans sa propre chambre». Comme Souad, Djamel, 27 ans, voit d'un mauvais œil le mariage par Internet. «C'est de la folie, je n'y crois pas du tout, déjà dans la vie de tous les jours, on a du mal à bien connaître les personnes avec lesquelles on est en contact permanent, alors comment voulez-vous connaître celles qui surfent sur Internet, dans un monde complètement virtuel ?», dit-il. Quoi qu'il en soit, «des Algériens se sont bel et bien mariés après avoir fait connaissance sur Internet», conclut le président de l'Aafsi.