Problème n Considérés par certains comme un «fléau» pour l'agriculture et par d'autres comme un «régulateur» de la biodiversité, les moineaux constituent un vrai dilemme pour les agriculteurs de Hassi Lefhal, Seb-Seb et Mansourah. Nombreux sont ceux qui se plaignent des dégâts causés aux cultures par ces granivores. Bénins au début, car causés par des hordes d'oiseaux qui venaient régulièrement picorer les fruits et autres céréales des périmètres agricoles, ces dégâts deviennent de plus en plus importants avec l'installation de ces populations aviaires dans cette région pour y nidifier et pondre des milliers d'œufs qui, à leur éclosion, libèrent des milliers de oisillons qui, selon un agriculteur, deviennent des «fardeaux ailés». Tous les subterfuges (épouvantails, cris et autres tambours) utilisés par les agriculteurs pour éloigner ces populations ailées de leurs champs et vergers «ne semblent pas dissuader les moineaux», relève un agriculteur de la région de Hassi Lefhal. Aussi, certains agriculteurs de la région, sceptiques quant à l'efficacité de ces méthodes «douces», pensent recourir aux moyens «radicaux» comme les pesticides pour éradiquer complètement cette menace. Toutefois, contactée par des agriculteurs, la station de l'Institut national de protection des végétaux (Inpv) de Lechbour leur a déconseillé d'utiliser ces moyens d'extermination des moineaux qui constituent, selon un technicien de cet institut, «un maillon indispensable pour la chaîne biologique, car ils dévorent notamment les chenilles et autres vers rongeurs des fruits». Face à ce dilemme, l'Inpv compte, selon son responsable, organiser prochainement une journée d'information et de sensibilisation à l'intention des agriculteurs pour leur montrer les meilleures méthodes de lutter contre les moineaux, qui protègent les cultures et contribuent à la préservation de l'équilibre écologique, comme la chasse et la destruction des nids, qui éliminent une bonne partie des prédateurs sans porter atteinte à leur existence. Il y a lieu de signaler que 30% de la production agricole de notre pays sont perdus sous l'effet d'agents nuisibles tels que les bactéries, les rongeurs, les criquets pèlerins et les moisissures de détérioration diverses, a indiqué le directeur de l'Inpv. Le moineau se nourrit pour l'essentiel de graines, mais aussi de bourgeons de fruits, ce qui le rend «impopulaire» auprès des jardiniers.