Echec n Le ministre français des Affaires étrangères a fait état ce lundi, matin, d'un «blocage» de dernière minute entre Israéliens et Palestiniens lors du sommet UPM. Bernard Kouchner, qui a salué comme un «événement magnifique» ce sommet, a néanmoins regretté «un dernier moment de blocage entre les Israéliens et Palestiniens qui a fait que le texte doit être encore un peu corrigé», a-t-il déclaré sur la radio Europe 1. «Au dernier moment, nous avons échoué, peut-être à une demi-heure près sur un mot», a poursuivi le ministre. Ce mot, a-t-il expliqué, concerne «l'Etat nation, l'Etat national et démocratique». «National, ça sous-entend toute une difficulté de retour des réfugiés et d'Etat juif ou pas juif, Etat palestinien. Bref, ça n'a pas eu lieu», a-t-il précisé. La délégation palestinienne a confirmé ce différend. «Les Israéliens ont insisté pour inclure la mention Etat pour le peuple juif, ce à quoi nous nous sommes catégoriquement opposés», a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères. «Il était hors de question pour nous de l'accepter», a-t-il ajouté. «Nous aurions souhaité que la déclaration finale sur ce point soit plus claire», a renchéri un responsable palestinien parlant sous le couvert de l'anonymat. Un responsable israélien a, pour sa part, expliqué que sa délégation était «d'accord avec tout ce qui a été adopté dans la déclaration car cela a été fait par consensus». Le passage politique de la déclaration finale du sommet de l'UPM, dont le président Nicolas Sarkozy avait expliqué qu'elle avait été adoptée à l'unanimité, ne fait pas de référence directe à ce concept, et renvoie à ce sujet aux conclusions de la réunion de Lisbonne en novembre 2007, et au processus d'Annapolis. Dans la déclaration publiée à l'issue de la conférence euroméditerranéenne de Lisbonne, il est écrit que «les discussions bilatérales entre Israël et l'Autorité palestinienne doivent préparer le terrain pour deux Etats nationaux». Le 27 novembre, dernier, à Annapolis, en revanche, il n'est fait mention que de «l'objectif de parvenir à deux Etats, Israël et la Palestine». Plus globalement, le chef de la diplomatie français a estimé que le sommet ne «sera un succès que si, ensuite, nous nous donnons les moyens d'aider, les moyens de proposer, et puis si les protagonistes se donnent l'esprit de poursuivre. Nous avons proposé des projets pour la Méditerranée, maintenant il faut passer à l'action», a-t-il conclu. Ce sommet qui a officiellement lancé l'Union pour la Méditerranée (UPM) en présence des dirigeants de 43 pays s'est conclu par l'adoption d'une déclaration finale d'une dizaine de pages.