«Il faut arrêter avec cette stratégie fondée sur le seul aspect des statistiques pour embellir la façade. Ce n'est pas du tout honteux d'avoir un taux de réussite inférieur à 30% à condition que les lauréats le méritent réellement. Personnellement et avec mes 25 ans d'expérience, je crois que la moyenne objective de réussite ne pourrait dépasser la barre des 35%», réplique une enseignante sollicitée pour donner son avis sur les résultats du baccalauréat. Notre interlocutrice va plus loin en disant qu'une bonne partie des lauréats n'a pas réellement les aptitudes requises pour rejoindre l'enseignement supérieur. «J'ai de mauvais élèves qui ont quand même réussi à décrocher le bac. Ma fille en fait partie. Elle a décroché le bac série lettres avec mention assez bien ! D'ailleurs, elle m'a reproché de ne pas être heureuse lorsqu'elle m'a annoncé la nouvelle, mais je sais pertinemment qu'elle ne le méritait pas. Elle est fainéante et accuse un grand retard dans certaines matières», révèle-t-elle. Notre interlocutrice affirme avoir peur pour l'avenir de sa fille. «Je sais qu'elle va être orientée dans une filière secondaire à l'université ou elle n'aura qu'à perdre quelques années. Je lui conseille de repasser la bac en candidate libre pour être maîtresse de son destin dans le choix de sa spécialité, et, de ce fait, de son avenir», conclut l'enseignante.