Evocation n Une cérémonie en hommage à l'un des maîtres incontestés de la chanson chaâbie, El-Hadj El-Hachemi Guerouabi, a eu lieu, jeudi, à la salle Ibn Zeydoun (Riad El-Feth). Ont assisté à cette soirée, outre des anonymes et des amis du défunt, des membres de la famille de l'artiste ainsi que la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Celle-ci est l'initiatrice de cette soirée organisée à l'occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de la disparition de celui qui, tout au long de sa vie et de sa carrière artistique, s'est entièrement voué au chaâbi. Au programme de cette soirée commémorative une exposition de photographies consacrées au défunt. Elles représentaient El-Hadj El-Hachemi Guerouabi à plusieurs étapes de son existence. Un film-documentaire sur sa vie et son parcours artistique y a été ensuite projeté. Enfin, et pour finir la soirée, un gala artistique a été animé par une brochette d'interprètes de la chanson chaâbie, à l'instar de Abderrahmane El-Koubi, Abderazak Guenif, El-Âdaoui Hamid, Didi Keroum, Sid-Ali Leqam, Oukhlifa Beradja et Mustapha Guerouabi. Tous ces chanteurs ont, comme il se doit, salué la mémoire du cheikh. Pour rappel, El-Hadj El-Hachemi Guerrouabi, né en 1938, à El-Mouradia (Alger), nous a quittés un lundi 17 juillet 2006, à l'âge de 69 ans. Une autre voix du chaâbi s'était tue ce jour-là, mais elle fredonne encore et encore en nous. Pilier de la chanson algérienne, Guerouabi, qui a bercé, de son vivant, des générations, et continue de le faire après sa mort, s'en est allé rejoindre ainsi le panthéon des maîtres aux côtés de cheikh M'hamed El-Anka ou Dahman El-Harachi, mais son nom restera à jamais gravé dans la mémoire de chacun. Il y revient continuellement et inlassablement comme une résonance musicale qui nous rappelle autant de souvenirs que d'émotions. Pour rappel aussi, El-Hadj El-Hachemi Guerrouabi, porte-flambeau de la chanson chaâbie et héraut de ce patrimoine musical, a donné un dernier concert, en 2005, un an avant sa mort, lors d'une qaâda organisée par l'établissement Arts et Culture, au théâtre de verdure d'Alger, à l'occasion de la fête de l'indépendance. Ce fut une soirée grandiose, un extraordinaire récital. Le public était nombreux – le théâtre était archicomble. Ce soir-là, Guerouabi a reconquis, l'espace d'une soirée, son public et Alger, sa ville natale. Cette soirée magistrale demeurera gravée dans les esprits. Elle jaillira, se manifestera telle une résurgence musicale. L'œuvre de Guerouabi est immense. Elle est – et restera – une référence, notamment pour les jeunes artistes, ceux qui veulent – et ambitionnent – de faire carrière dans le chaâbi. En 50 ans de carrière, El-Hadj El-Hachemi Guerouabi, le meilleur sans doute de sa génération, a dominé plusieurs genres (hawzi, a'roubi et châabi) marquant ainsi à jamais de son empreinte la scène musicale algérienne.