Projection n «Dès mon premier jour en tant que président, je donnerai aux militaires une nouvelle mission : mettre fin à la guerre.» Le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Barack Obama, est arrivé ce lundi en Irak, d'où il veut que le contingent américain soit retiré dans les deux ans. Cette visite intervient après une étape en Afghanistan, qu'il considère comme le front central de «la guerre contre le terrorisme» et où il préconise l'envoi immédiat de renforts. Elle prend place alors que la violence en Irak est à son plus bas niveau depuis le début en mars 2003 de l'intervention conduite par les Etats-Unis, à laquelle le sénateur américain s'était opposé. M. Obama, 46 ans, est en tête dans les sondages pour l'élection présidentielle de novembre, mais sa crédibilité dans le domaine international est attaquée par son adversaire républicain John McCain. Obama doit rencontrer les responsables irakiens, dont le Premier ministre Nouri al-Maliki, et les chefs militaires américains, dont le général David Petraeus, crédité pour la stratégie de «sursaut» qui a ramené le calme. Il s'agit de la deuxième visite en Irak du sénateur de l'Illinois, après un rapide passage en janvier 2006. «Dès mon premier jour en tant que président, je donnerai aux militaires une nouvelle mission : mettre fin à la guerre», a annoncé la semaine dernière M. Obama dans un éditorial au New York Times et dans un discours à Washington. «Nous pouvons sans danger redéployer nos unités de combat à un rythme qui leur permettra de se retirer en 16 mois. Cela sera l'été 2010 -- deux ans à partir de maintenant», a poursuivi le candidat démocrate. Dans les colonnes du même journal, il a reproché aux dirigeants irakiens de ne pas avoir su investir la manne pétrolière – plus 75 milliards de dollars de revenus en 2008. «Ils n'ont pas réussi la réconciliation politique qui était l'objectif annoncé du ‘'sursaut''», a-t-il ajouté. Commentant pour un hebdomadaire allemand l'engagement de M. Obama à retirer les troupes américaines en 16 mois, M. Maliki a indiqué : «Nous trouvons que ce serait le bon délai.» Le gouvernement irakien a, toutefois, rejeté, hier, l'idée d'un soutien à M. Obama. Son rival républicain, M. McCain, lui a reproché d'avoir «annoncé sa stratégie pour l'Afghanistan et l'Irak avant même une mission de recueil d'éléments sur le terrain.» Quelque 146 000 soldats américains sont encore déployés en Irak, où plus de 4 100 ont été tués depuis mars 2003. Le président George W. Bush et M. Maliki se sont entendus récemment pour déterminer un «horizon» au-delà duquel les troupes de combat américaines auront quitté l'Irak, mais sans fixer de date. Hier, M. Obama a rencontré à Kaboul le président Hamid Karzaï, dont il avait critiqué le peu de succès face au retour en force des Taliban, chassés du pouvoir à la fin 2001 par une offensive menée par les Etats-Unis. Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70 000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'Otan (l'Isaf), l'autre sous commandement américain.