Disproportion n La commune de Bab El-Oued n'a prévu que 100 logements sociaux en 2008. Le nombre de postulants est, quant à lui, largement supérieur. Le nouveau P/APC connaît très bien les défis à relever en matière de logement. Et pour éviter toute réaction de mécontentement de la part des demandeurs innombrables, il a bien anticipé en soulignant que ce «petit quota» de logements sera destiné «exclusivement» aux personnes nécessiteuses. «C'est vrai que notre commune a été lésée en matière de logements alors que des milliers de bâtisses anciennes menacent de s'effondrer. Mais il faut dire que le logement n'est plus de nos prérogatives ...», souligne-t-il tout en espérant que les citoyens seront compréhensifs. Au passage, il souligne que la mauvaise gestion de ses prédécesseurs est pour beaucoup dans cette situation. Cependant le P/APC de Bab El-Oued nous a révélé que la commune a initié un projet APC/ Cnep pour la réalisation de 160 logements à Fergana. A l'arrêt depuis longtemps, le projet a été réactivé récemment avec la participation de la wilaya d'Alger. La commune de Bab El-Oued bénéficiera aussi prochainement de 600 logements LSP à Aïn Benian et Draria. Tous ces projets sont cependant très insuffisants pour une population de plus 80 000 habitants. Les dizaines de citoyens que nous avons rencontrés durant nos multiples visites au siège de l'APC, viennent justement réclamer des logements. Certains à cause de l'exiguïté de leurs maisons, d'autres car leurs bâtisses menacent ruine, etc. Le maire signale aussi que sa commune a vu sa population diminuer depuis quelques années car après les inondations de 2001 des milliers de familles ont été déplacées vers d'autres communes. De 87 755 habitants en 1998, ils ne sont que 80 000 en 2006. Mais, selon lui, cela n'a pas du tout atténué la crise de logement dans cette commune qui ne fait que 1,7 km 2 de superficie et qui compte l'une des plus importantes densités démographiques en Algérie. Cette situation a créé un véritable marasme social au point que la cohabitation se fait de plus en plus difficile. «Si vous voulez voir deux voisins qui se disputent, allez à Bab El-Oued !», dit, en effet, un adage algérois. Cette exiguïté a généré plusieurs nouveaux phénomènes dans le quartier. A commencer par celui des habitations sur des terrasses. Le P/APC les estime à plus de 400 sur tout le territoire de la commune. Un habitant du quartier, Mahmoud Fadel, explique que ces lieux sont souvent squattés par des familles nombreuses qui n'ont pas où aller ou par des nouveaux mariés qui en font leurs nouveaux logements…