Le gouvernement italien a décidé hier vendredi d'étendre à l'ensemble du territoire «l'état d'urgence face à l'immigration clandestine» déjà en vigueur depuis quelques années dans certaines régions de l'Italie. L'état d'urgence permettra d'accélérer la construction de nouveaux centres d'accueil et de rétention d'immigrants clandestins, a indiqué le ministre de la Défense. Le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni a affirmé au cours d'une conférence de presse que l'état d'urgence était «une mesure technique, déjà utilisée par le passé et utile pour recourir à des procédures (administratives) accélérées. Il s'agit d'une «prorogation de prorogation», a-t-il fait valoir face aux nombreuses critiques de l'opposition. «C'est une décision abominable», a estimé Giancarlo Bressa, vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique à la Chambre des députés. «Ce gouvernement est incapable de gouverner sur des sujets vrais et importants et cherche à faire peur aux gens», a-t-il ajouté. «C'est un climat d'Etat policier», a surenchéri Rosy Bindi, vice-présidente de la Chambre. Le gouverneur de la région des Pouilles, Nichi Vendola, a parlé «de morceau de fascisme». Le tour de vis contre l'immigration mis en œuvre par le gouvernement de Silvio Berlusconi dès son arrivée au pouvoir en mai a été notamment critiqué par le Parlement européen.