Résumé de la 25e partie n Fait Divers est un journaliste qui s'occupe des dépêches. Son patron lui refuse l'augmentation qu'il demande. Il est retourné dans son coin et il s'est demandé, pendant plusieurs heures, ce que signifiait : «Votre travail n'en vaut pas la peine.» Il s'acquitte bien de sa tâche, en triant les dépêches et en les classant selon les rubriques. «On croit que c'est facile, mais en réalité cela demande beaucoup d'efforts, d'intelligence aussi…» Le patron justement lui a reproché de ne pas faire un travail intelligent ! En réalité, il doit lire toutes les dépêches et les classer. — Et ce n'est pas facile de classer les dépêches ! Il doit aussi les classer par rubriques. Et Dieu sait que dans son quotidien, il y a tellement de rubriques ! Et puis, les dépêches qui viennent de l'étranger ne comportent pas toujours les informations qu'il convient de divulguer. Alors, il doit procéder à la «toilette» de certains textes… Contrairement à certains journalistes, il sait, lui, ce qui doit être supprimé et ce qui doit être transformé ! Le patron a dit qu'il ne fait pas d'effort… Et pourtant, il réécrit certains textes, il donne les titres, et parfois même il rédige, il est vrai, toujours à partir des dépêches, des petits textes. Il n'a jamais écrit de grands articles et n'a jamais fait de reportage : ce n'est pas qu'il n'en est pas capable, mais personne ne le lui a jamais demandé ! «Alors, Fait Divers, du nouveau ?» Il sursaute. L'homme qui lui parle est en face de lui, les mains dans les poches. C'est le responsable de la page politique, un jeunot arrivé il y a à peine trois mois et qui se croit déjà le pilier du journal. Fait divers, qui n'aime pas qu'on l'appelle Fait divers, ne répond pas. — Tu me réponds ? fait le jeune homme, agacé. Rien de nouveau sur la grève des enseignants ? — Non, marmonne Fait divers, obligé de répondre. Les dernières dépêches sont dans la chemise «Grèves et conflits sociaux.» Le blanc-bec a pris la chemise et il est parti sans dire merci. Le petit journaliste est habitué à ce genre de brimades, mais aujourd'hui, il s'est senti un peu plus humilié que d'habitude. Peut-être parce que son patron lui a refusé l'augmentation à laquelle il pensait avoir droit. Il regarde autour de lui les hommes et les femmes avec lesquels il travaille – il refuse de les appeler collègues –, il lui apparaissent tout à coup odieux. «Ils me méprisent tous, ils me détestent tous !» Il reconnaît qu'il est renfermé sur lui-même et qu'en dix années de travail dans ce journal, il ne s'est lié d'amitié avec personne, mais il pense qu'on doit le respecter et se comporter de façon plus courtoise avec lui. Or, du rédacteur en chef au dernier pigiste, personne ne lui a jamais parlé poliment, personne ne l'a jamais appelé que par ce nom ridicule de Fait Divers qu'il déteste par-dessus tout. Tout cela parce que, un jour, il a dit à un visiteur : «Moi, c'est faits divers», depuis on ne l'a appelé que par ce nom et on a même oublié son vrai nom (à suivre...)