Résumé de la 28e partie n Des lettres de menace anonymes parviennent régulièrement au journal… Seul Fait Divers n'en reçoit pas ! Tout le monde est consterné, à l'exception de Fait Divers qui affiche une certaine indifférence. Ses «collègues» s'en aperçoivent. — Tu n'as pas peur, toi ? — Et pourquoi aurais-je peur ? — De ces lettres de menace… Tu peux en recevoir, toi aussi ! L'homme réfléchit, puis dit. — C'est vrai, pourquoi aurais-tu peur, toi ? Tu ne fais que trier les dépêches, tu n'écris jamais toi, tu ne signes pas de papiers ! Il n'y a pas de raison qu'on veuille attenter à ta vie ! Tu n'es pas connu ! Et mi-moqueur, mi-cruel, il ajoute. — Tu n'es rien, toi ! Fait divers baisse la tête, honteux. «Je ne suis rien… On me l'a toujours dit, a-t-il besoin de le répéter ?» Il a honte, mais au fond de lui-même, il bouillonne. «Attends, toi, je vais t'apprendre à me respecter !» Désormais, les lettres arrivent régulièrement à la rédaction. — J'en ai reçu une ! — Moi aussi ! — C'est tout le monde qui est visé ! — Et moi, qui me croyais à l'abri… Même mes voisins ne savent pas ce que je fais… Comment a-t-on pu me découvrir ? Quelqu'un soupire. — Hélas, ils sont au courant de tout ! Bien assis dans son coin, ne quittant pas des yeux le casier où on dépose le courrier, Fait Divers surveille les allées et venues des journalistes. Il devine aux visages défaits et aux mains tremblantes, que son message est arrivé à bon port. «Encore un qui va faire une jaunisse !» Au journal, l'atmosphère a bien changé. La salle de rédaction n'est plus ce lieu de réunions joyeuses où on écrit son papier en sirotant un café. Comme la mesure de sécurité élémentaire est de ne pas sortir et rentrer à des heures fixes, tout le monde arrive en retard. L'absentéisme a, bien entendu, augmenté et deux journalistes ont demandé des mises en disponibilité pour une année, demandes qui ont été rejetées par la rédaction. Le rédacteur en chef tempête, mais comme il n'a rien à offrir pour assurer la sécurité du personnel, ses menaces n'ont aucun effet. On a placé une porte en fer à l'entrée du journal et recruté un gardien, mais chacun sait que les attentats qui ciblent les journalistes ne se commettent pas sur le lieu de travail, mais dans les quartiers où ils habitent ou alors dans la rue. (à suivre...)