Résumé de la 30e partie n Au journal où Fait Divers travaille, on est surpris de voir que lui seul n'a pas reçu de lettres de menace anonymes…. «Il mérite tout de même qu'on lui fasse peur, à lui aussi… Rien que pour lui enlever l'envie de se moquer de nous ! — C'est vrai… Et si on lui envoyait une lettre ?» L'idée est adoptée. On punit Fait Divers et en même temps, on détend un peu l'atmosphère. Les comploteurs – ils sont quatre – s'enferment dans un bureau et, ensemble, rédigent la lettre : «Tu te crois à l'abri, dans ton coin, mais nous savons que c'est toi qui fais le journal, en dépouillant et en distribuant les dépêches… Ces dépêches qui nous insultent à longueur de journée. Toi aussi, tu vas payer !» Deux jours après, alors qu'il est plongé dans son travail, Fait divers reçoit sa lettre. Il l'ouvre, la lit et change de couleur sous le regard moqueur des comploteurs qui l'observent discrètement. Fait divers ne trouve rien de mieux que d'aller vers eux et de leur montrer la lettre. Elle passe entre les mains et le dernier à la lire, dit : — C'est une lettre de menace ! — Je sais bien que c'est une lettre de menace, dit Fait Divers qui pâlit un peu plus. Que dois-je faire ? — Ce que tu dois faire ? Attendre ! — Attendre, crie-t-il, attendre qu'on me tue ? Il espère que le journaliste va le rassurer, lui dire que c'est une erreur ou le coup d'un plaisantin, mais il ne fait rien de cela. Il hausse les épaules et lâche, fataliste : — Nous ne sommes pas mieux lotis que toi ! De toute façon, nous y passerons tous ! — Mais moi, je n'ai rien fait ! On ricane. — Pourquoi. Crois-tu que les autres ont fait quelque chose ? Il bredouille. — Non, non… — Alors ne te plains pas... Il essaye de trouver des explications. — Les autres écrivent, ils signent leurs papiers… — ça, nous savons que toi, tu n'écris pas ! Il ne perçoit pas le ton moqueur. — Alors, pourquoi s'en prend-on à moi ? — On s'en prend à tous ceux qui travaillent dans la presse ! — Même ceux qui s'occupent des dépêches ? — On s'en prend à tout le monde ! Comme Fait divers sait que les lettres de menace des autres sont fausses, il pense donc que lui seul est menacé. Mais cela, il ne peut pas le dire ! Du jour au lendemain, il change ses habitudes. Pour brouiller les pistes, il arrive désormais en retard, comme les autres, il change son itinéraire et, avant de sortir de chez lui, il regarde par le balcon, pour voir s'il n'y a pas d'individu louche dans la rue (à suivre...)