Résumé de la 24e partie n Fait Divers a juste demandé une petite augmentation, quelques centaines de dinars qui lui auraient permis d'améliorer son quotidien. Les rêves d'un petit journaliste ne sont guère ambitieux : qu'on lui donne un bureau personnel ou une secrétaire, et il sera le plus heureux des hommes ! Ceux qui rêvent de promotions mirobolantes et de missions à l'étranger ont déjà ce qu'il faut. Aussi, quand il est allé voir son patron, ce matin, Fait Divers a juste demandé une petite augmentation, quelques centaines de dinars qui lui auraient permis d'améliorer son quotidien et celui de sa famille, de mettre un peu de beurre dans des épinards plutôt fades. Il a commencé son discours par des allusions. «vous savez, la vie est chère, on ne s'en sort plus…» Il aurait continué longtemps si le patron ne lui avait pas dit : — Allez, venez-en au fait ! Il a balbutié, puis a dit. — Euh… si vous consentez à m'accorder une augmentation…Pour toute réponse, le patron l'a regardé de la tête aux pieds et lui a dit : — L'augmentation ? Pour quoi faire. Le malheureux a tenté de se défendre. — Je vous ai expliqué, la vie chère… — La vie est chère pour tout le monde ! — Mais, monsieur le directeur, des augmentations ont été accordées à des employés… — Je sais… — Alors, moi aussi, je pense qu'il est légitime… Le patron s'est fâché. — Ne croyez pas exercer des pressions sur moi… — Je n'exerce pas de pressions… — Alors, que veut dire ce mot «légitime» ? — Je veux seulement vous prier de m'accorder, comme mes collègues, une augmentation… Le patron sourit. — Ah, j'aime mieux ce ton… Fait Divers sourit à son tour. — Je crois que je me suis fait entendre ! Mais le patron reprend vite sa mine renfrognée. — Maintenant, parlons de votre augmentation ! Fait Divers, qui croit garder toutes ses chances, minaude. — Toute augmentation est la bienvenue… Bien sûr, je compte sur votre générosité… j'espère que vous comblerez le père de famille que je suis… Le patron fronce encore plus les sourcils. — Dites-moi quel est votre travail ? Fait Divers se lance dans des explications compliquées. — J'ai compris, l'arrête le patron, vous ne faites que classer les dépêches, et de temps à autre vous les réécrivez… Autrement dit, vous ne vous fatiguez pas trop ! — Monsieur le directeur… — Alors ne me parlez pas d'augmentation, votre travail n'en vaut pas la peine ! (à suivre...)