Résumé de la 29e partie n Fait Divers s'amuse bien, tous ses collègues ont reçu des lettres de menace. C'est là le seul moyen qu'il a trouvé pour se venger ! Il n'y a que Fait Divers qui arrive à l'heure et qui continue à vivre comme avant. Il semble même plus dynamique que de coutume et se permet même des plaisanteries que ses collègues, qui vivent dans la hantise d'un attentat, n'apprécient guère. D'ailleurs, on ne se gêne pas pour le remettre à sa place. «Va faire ton travail, au lieu de nous casser les pieds» ou alors «ça se voit que tu n'as pas de problème toi !» Il ricane et s'en va, mais de son coin, il continue à les observer et à se délecter de leur peur. Les journalistes, en effet, ne répriment plus leur peur et éclatent souvent. C'est surtout le cas des femmes qui ne parviennent plus à supporter les pressions. — Je n'en peux plus ! — Je crois que je vais déposer ma démission… Beaucoup songent à cette solution. Mais pour beaucoup, aussi, c'est leur gagne-pain. — Et que feras-tu ? — Je ne sais pas, j'irai enseigner… — Et tu crois qu'on te prendra, à l'éducation nationale ? Tu as un diplôme de journaliste ! — Je ne sais pas ce qu'il faut faire ! — Je crois qu'il vaut mieux garder ton poste… Et le dernier à parler, ajoute, sur un ton fataliste. — De toute façon, s'il est écrit que tu dois mourir, tu mourras… Journaliste, enseignant ou chômeur, rien ne changera à l'affaire ! Fait Divers exulte. Les jours suivants, il corse le jeu, en répandant de fausses rumeurs. Un jour, prenant un air effrayé, il déclare qu'il a reçu un coup de fil anonyme l'informant qu'un de ses collègues – on le presse de dire le nom, il refuse, puis en lâche un au hasard – va être tué pour servir d'exemple. Le journaliste nommé manque de défaillir. Il regarde Fait Divers. — Moi ? Mais pourquoi ? — Je ne sais pas, moi… — Tu es sûr qu'il m'a cité ? — Oui… Un autre jour, il soutient qu'il a vu un personnage louche rôder aux alentours du journal, ce qui oblige les journalistes à rester dans la salle de rédaction jusqu'à ce que l'on vienne les chercher. Personne ne met en doute ce qu'il dit, mais on finit par remarquer qu'au lieu de compatir aux malheurs de ses collègues, il semble s'en réjouir. De son coin, où il dépouille les dépêches, Fait Divers est loin de se douter qu'on parle de lui. «Ce salopard se moque de nous ! Regardez comme il nous observe ! — Il est tranquille, lui, c'est le seul à ne pas avoir reçu de lettre. — C'est vrai ! vous ne trouvez pas cela bizarre ? — Bah ! Pourquoi voulez-vous qu'on le menace ? Il n'a jamais écrit une ligne qui l'engage ! tout ce qu'il fait, c'est dépouiller les dépêches et les classer. (à suivre...)