Chez les algériens, le lion est le roi de la forêt ou plutôt de la montagne, car ces animaux fréquentaient les montagnes. Ils ont disparu d'Algérie et de Tunisie, on n'en rencontre plus au Sahara, mais il en demeurerait encore au Maroc, dans les plus hauts monts de l'Atlas. Au XIXe siècle, les lions étaient encore nombreux dans les montagnes algériennes. Jusqu'au dernier tiers du XIXe siècle encore, le djebel Chélia, dans les Aurès, si on en croit le témoignage du voyageur anglais, R. L. Playfer, résonnait des rugissements des lions. Dans la vallée de la Soummam, des lions auraient fait irruption, selon des témoignages concordants, au cours de l'hiver 1940-1941 : les bêtes, chassées par la faim, auraient pénétré dans plusieurs villages et laissé les traces de leurs pattes dans la neige. Léon l'Africain, fait une distinction entre les lions qui vivent dans les hautes montagnes, donc soumis au froid et les lions des plaines et du désert. «Les lions qui vivent dans les montagnes froides, sont moins audacieux et moins féroces, ils ne sont pas si nuisibles, surtout pour les hommes. En revanche, plus il fait chaud, plus ces animaux sont furieux et audacieux. C'est le cas de ceux qu'on trouve entre le Tamesna et le royaume de Fez, dans le désert d'Angad proche de Tlemcen et entre Bona (Annaba) et Tunis. Ce sont là les lions les plus connus et les plus cruels de toute l'Afrique.»