De notre bureau de Blida : A. Mekfouldji Dépollution n «Les limites à ne pas franchir étant atteintes, il a été décidé la fermeture définitive de l'unité amiante-ciment de Meftah et sa dépollution étalée sur deux années.» Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Chérif Rahmani, n'y est pas allé par trente-six chemins lors de la conférence de presse tenue ce dimanche sur le site. Une expertise commandée par les pouvoirs publics en 2003 avait confirmé une présence significative de fibres d'amiante, exposant les ouvriers à des dangers certains ; des restrictions avaient été alors imposées cette année-là et actualisées en 2005 avant de voir l'usine fermée en 2008. Un ouvrier exposera le cas de son frère employé comme lui, décédé à l'âge de 42 ans à la suite de l'inhalation de cette poussière dans les diverses manipulations et l'indemnité de 12 000 DA/mois insuffisante touchée par la mère et les 2 enfants. Le ministre promettra de prendre en charge le dossier, tout comme celui des autres malades. Des travailleurs revenus sur le chantier pour la circonstance, parlent de 40 ouvriers décédés durant les trente années d'existence de l'usine et revendiquent la part de bénéfice non versée pour l'exercice de l'année 2007. La cimenterie voisine est également l'objet d'inquiétude pour les citoyens. Il sera rappelé que l'usine avait déjà fermé en 2004 et que la participation de l'entreprise française Lafarge dans le capital à hauteur de 35% est soumise à l'introduction de près de 15 millions d'euros uniquement pour le volet protection de l'environnement. Devant l'appréhension des représentants des citoyens de Meftah quant à la non- tenue des promesses, le ministre rassurera en donnant l'ordre au groupe Ercc d'adresser une copie du contrat avec l'entreprise étrangère à ces représentants tout en rappelant : «Nous ne pouvons pas réduire le taux au niveau zéro.»Les dédommagements du personnel avaient coûté plus de 170 milliards de centimes ; il sera procédé à la dépollution avant de penser à la recherche d'activités autres pour, dira le ministre, «revenir à une Mitidja verte». Le 1er vice-président de l'APC, M. Dellal, exprimera le vœu de voir l'immense espace devenir un centre universitaire qui remplacera aussi bien les emplois perdus et créera un dynamisme sain pour toute la région, même si Bab Ezzouar n'est pas loin, quelque 15 km séparent les deux communes. Il reste que 500 tonnes d'amiante pur et 7 000 tonnes de produits finis demeurent toujours en stock et leur destination semble indéfinie : des cadres présents parlaient de leur vente à des entreprises de Tunisie pendant que le ministre évoquait l'enfouissement.