Toujours dans le cadre de l'action continue de dépollution industrielle, et après la fermeture officielle de l'unité de Meftah, effectuée récemment, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme a décidé de fermer aussi l'unité de Zahana (Mascara), de dépolluer et réhabiliter les sites industriels contaminés par l'amiante, une action incontournable, rapporte un communiqué du ministère parvenu hier à notre rédaction. Cette opération sera axée sur la décontamination et dépollution des équipements de production et des bâtiments administratifs de l'unité. Il est également prévu l'enlèvement des déchets, le stockage selon les normes environnementales et la réhabilitation du sol, ainsi que la décontamination du sol contenant de l'amiante. Il est question d'expertise de l'ancienne décharge ( taux de saturation, taux de relarguage de fibres et enlèvement de 50 000 m3 de terre polluée), de la réhabilitation de la décharge actuelle et de fixation des terres par les plantations de végétaux ayant des racines n'excédant pas une profondeurs de 0,50 m. Il faut dire que la fabrication de produits à base d'amiante, constitue depuis plusieurs années un problème pour la santé des citoyens et les ressources naturelles (l'eau, le sol, l'air et la nature). En Algérie, la première apparition des produits en amiante-ciment s'est faite dans le années (1950) suite à la mise en service de l'usine Eternit de Gué de Constantine (Alger) fermée en 1997. En 1977, ont été construites trois autres usines à Meftah (Blida), Zahana (Mascara) et Bordj-Bou-Arréridj. L'option retenue le 21/01/1998 par le gouvernement est "l'utilisation rationnelle de l'amiante" avec perspective d'interdiction à long terme et la fermeture de l'unité Gué de Constantine considérée comme vétuste et à haut risque. En 2003, des restrictions ont été imposées par la réglementation. Les seuils admissibles ont été actualisés (0,1 fibre/cm3 à partir de janvier 2005). Pour atteindre cette obligation de résultat, à savoir le respect de la norme, les unités devront réaliser des changements en profondeurs de leurs pratiques et réaliser des investissements importants en matériels, formation et en sensibilisation de l'ensemble de leur personnel. Pendant une trentaine d'années d'exploitation de ces usines de production, des fibres ou des résidus d'amiantes se sont déposés sur les équipements, la structure du bâtiment et sur les sols (intérieurs et extérieurs). L'ensemble des prélèvements de poussières, réalisé en 2003 sur le site de l'unité amiante-ciment par le bureau international Veritas mandaté par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, a montré une présence significative de fibres d'amiante, niveaux d'exposition supérieurs à 6,7 f/cm3 d'air avec des pics d'exposition très élevés pouvant être supérieurs à 13 f/cm3 d'air. La valeur limite d'exposition fixée par la réglementation (0, f/cm3). Enfin, faut-il le rappeler, M. Chérif Rahmani a assuré de ne plus produire ni commercialiser l'amiante dans l'avenir, et de fermer ainsi toutes les usines qui représentent un danger pour la santé des citoyens.