Défaillance n La ferveur des jeunes pour le volley-ball est malheureusement freinée par le manque de salles de sport et autres moyens pour la pratique de cette discipline. Entre plages bondées et les salles de sport, il y a une étroite relation : la pratique de la balle au filet y est très prisée, une véritable «volleymania» s'étant emparée, depuis quelques années, des jeunes de cette cité plusieurs fois séculaire tournée vers la mer. Le volley-ball dans la wilaya de Béjaïa a connu ces dernières années une progression fulgurante, d'abord par ses résultats et le palmarès de ses clubs, ensuite par l'impact et l'attrait qu'il exerce sur les jeunes, notamment les filles, qui en ont fait leur sport favori. L'engouement est si fort que désormais, victime de son succès, il n'arrive plus à faire face à toute la demande de centaines de jeunes qui veulent pratiquer ce sport. Et pour cause, «les structures plus qu'autre chose manquent», déplore le président de la ligue de wilaya, Abdelghani Ghoul. «Nous avons de la pâte et en abondance, de bons pétrisseurs, mais nous sommes confrontés à un problème de pétrin, qui est exigu», commentera-t-il, un tantinet amusé, mais visiblement dépité. En fait, explique-t-il, «dans toute la wilaya, il n'existe que six salles homologuées (3 à Béjaïa et les autres réparties entre Akbou, El-Kseur et Kherrata), qui sont loin de suffire à tous les pratiquants. Quasiment tous les clubs, évoluant hors de ces aires, sont tenus de travailler à l'air libre, et souvent en faisant d'incroyables acrobaties pour pouvoir caser tous leurs pratiquants. Même Béjaïa en fait souffre, ses structures sportives étant fortement sollicitées. Conséquences de ces carences, moins de pratiquants, des charges de travail légères et un état d'énervement permanent entre les dirigeants, astreints à se marcher sur les pieds les uns les autres. En chiffres, la pratique du volley-ball à Béjaïa ce sont plus de 1 000 licenciés, sans compter les moins de 10 ans, regroupés en 19 clubs, soit un club par daïra, dont six animent le championnat national féminin et masculin (ASW Béjaïa, NC Béjaïa, MB Béjaïa, A. Seddouk, OS El-Kseur, Kherrata et, à un degré moindre, Akbou) et des équipes, à l'instar du MBB, NCB et ASWB, qui jouent les compétitions africaines et arabes. Le palmarès des clubs de Béjaïa est éloquent, avec plusieurs titres en championnat ou en coupe, et la plupart d'entre eux constituent des réservoirs avérés pour les équipes nationales. Pour les jeux Olympiques de Pékin, ce ne sont pas moins de cinq joueuses du cru qui prendront part avec la sélection nationale. Visiblement et malgré les difficultés (manque de salles de sport et de finances), la réussite est là. Le secret reste l'organisation de la ligue, avec la tenue de 20 tournois en moyenne durant l'année, la multiplication des écoles, et la compétence d'un encadrement technique dont la plupart des entraîneurs sont des diplômés du Cneps et de l'Ists.