Les sports universitaires, partout à travers le monde, bénéficient d'une attention particulière. La pratique sportive au sein des établissements de l'enseignement supérieur concilie deux notions fondamentales : le sport de masse ou ce qu'on appelle le sport santé et le sport de haut niveau. Dans de nombreux pays, les disciplines universitaires participent activement à la formation des élites qui viennent, ensuite, rejoindre les championnats professionnels et les sélections nationales. En France, à titre d'exemple, de gros moyens sont annuellement dégagés pour offrir aux étudiants une pratique multi-sportive et organiser des compétitions qui permettront l'émergence de grands talents. En Algérie, le ministère de la Jeunesse et des Sports et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique collaborent étroitement dans ce domaine pour promouvoir la pratique sportive et vulgariser les valeurs humaines qu'elle véhicule. Dans de nombreuses disciplines comme le volley-ball, le hand-ball ou l'athlétisme, l'université française s'illustre périodiquement dans les tournois européens et internationaux des sports U. Aux Etats-Unis, autre exemple, la performance sportive figure en bonne place dans les conditions d'inscription des nouveaux étudiants. En effet, le système universitaire américain considère le sport comme une composante essentielle. Dans pratiquement toutes les universités américaines, la majorité écrasante des étudiants appartiennent à des groupes sportifs. Dans chacune d'elles, on y propose des dizaines de sports interuniversitaires, autant d'interclasses et de clubs qui n'ont rien à envier aux professionnels. Au pays de l'Oncle Sam, chaque université a son équipe, ses couleurs, sa mascotte, son symbole et son public. L'équipe draine des milliers de supporters et rivalise avec une dizaine d'autres formations similaires dans des tournois d'un très bon niveau. Chaque campus U est doté d'infrastructures sportives de qualité qui constituent autant de centres animés de la vie universitaire. Autrefois, l'université algérienne développait également ce genre d'activités. Il y eut même de grands clubs de football crés dans les amphithéâtres avant de représenter des villes et des régions entières. Est-il besoin de rappeler que le club des Tuniques rouges d'Annaba était à l'origine une équipe universitaire ? On pourrait en dire autant du développement de plusieurs autres disciplines comme l'athlétisme, la gymnastique, les arts martiaux, les échecs, le volley-ball, le hand-ball, le basket-ball et la liste est encore longue. Même si les moyens offerts n'étaient en rien comparables aux standards européens et américains, l'intérêt et la motivation y étaient sans doute plus grands. Chaque université avait son petit championnat local. Chaque année, des sélections étaient mises sur pied pour disputer une nouvelle édition nationale des jeux universitaires. A présent, les sports U ont quasiment disparu. Le manque d'intérêt des étudiants ne justifie pas tout. L'Office des œuvres sociales qui gère ce volet de la vie universitaire focalise davantage sur l'hébergement, la restauration et le transport. Le peu d'infrastructures existantes estabandonné. Prenons le cas de l'université de Béjaïa, le stade universitaire a cédé son assiette à de nouveaux bâtiments administratifs. La salle omnisports, fermée de longue date, est à rénover complètement. L'encadrement, l'organisation, le travail d'information et de sensibilisation, tous les rouages se sont disloqués. Le ministère de tutelle, le MJS, les fédérations et les ligues sportives doivent absolument faire le point sur cette question afin de redynamiser les sports universitaires. Dans sa crise actuelle, le mouvement sportif national en a grandement besoin. K. A.