Passé la période des vacances avec animation, ponctuée par des moments de détente et de distraction, est le rêve de toute personne ayant fréquenté durant plusieurs mois un lieu de travail où le stress et la pression règnent en maître. Les activités sportives qu'on ne peut exercer que pendant l'été font partie du décor estival. Le beach-volley est le sport le plus populaire pratiqué sur les plages du littoral algérien. Dérivé du volley-ball, un sport qui enthousiasme des milliers d'Algériens et d'Algériennes, le beach-volley prend place de manière légitime au bord de notre mer. Des matches sont cycliquement improvisés entre les jeunes. Il suffit que deux individus échangent des mots sur ce qu'ils font en plus du plongeon dans l'eau pour qu'une partie soit organisée. Elle sera inéluctablement suivie par d'autres jusqu'à aboutir à des tournois qui suscitent, généralement, la curiosité de tous ceux qui sont aux alentours. Nul besoin d'une fédération ou d'une ligue nationale pour organiser une simple compétition. C'est pour cette raison d'ailleurs que le beach-volley est si présent sur les plages d'Algérie. Un ballon et un filet approprié, et le spectacle peut commencer. L'activité est très répandue dans le Sahel d'Algérie. A Oran, à Béjaïa, à Jijel, à Mostaganem, à Boumerdès, à Annaba et dans toutes les villes côtières, pratiquer le beach-volley rend plus agréable le séjour au bord de la mer. En plus de l'animation et de l'ambiance qu'il génère, le beach-volley est aussi un sport qui n'exige pas beaucoup de moyens pour organiser quelques parties. C'est aussi une discipline sans danger, contrairement au football pratiqué dans des conditions qui ne s'y prêtent pas. C'est justement pour cette raison que le beach-volley ravit la vedette à la balle ronde et la renvoie à la rentrée sociale. Pour la structuration de la discipline, beaucoup de choses restent à faire même si elle dispose manifestement de toutes les conditions de succès, en ce sens qu'il est difficile d'encadrer un mouvement saisonnier et de le transformer en rendez-vous consacré. C'est ce qui serait vraisemblablement derrière les initiatives limitées des responsables de cette discipline, dont, même avec des efforts importants, les résultats escomptés ne sont pas encore réalisés. Ce n'est pas, néanmoins, une raison pour abandonner les tentatives d'une réelle structuration de la discipline, qui, sans nul doute, apportera tant au sport national notamment dans sa dimension sociétale. Car, disons les choses telles qu'elles sont : le sport algérien perd de plus en plus de son esprit et de son utilité publique. Il s'est installé dans un autre registre, celui de ne servir qu'une poignée de gens comme c'est le cas dans toutes les disciplines. La ligue de Jijel sort du lot Les ligues de wilaya tentent tant bien que mal de susciter davantage l'intérêt des populations. Nul n'ignore, néanmoins, les difficultés financières auxquelles elles font face. Visiblement, l'apport est loin d'être identique partout. Si l'on pose la question qui suit à un amateur ou à un passionné du beach-volley : «Quelle est la wilaya qui s'est imposée par la régularité d'une activité de beach-volley ?» Il vous renvoie sans nul doute à la ligue de Jijel. Ce qui n'est pas faux, du moins à notre modeste connaissance. Cette ligue sort du lot dans la mesure où elle ne rate plus aucune saison estivale sans organiser un tournoi à dimension nationale. Un rendez-vous qui a fini, à mesure que les années passent, par s'installer comme une manifestation incontournable. On vient ainsi de tous les coins du pays pour y participer dans une compétition ouverte et suivie par un public nombreux. Présidée par le jeune Boukraa, qui ne se fatigue pas, la ligue de Jijel a réussi le pari de réunir toute la famille de ce sport pendant une semaine, généralement la dernière semaine du mois de juillet. La tenue de cette manifestation à Kotama crée une ambiance particulière au sein de la population. On se rappelle notre présence à l'une des éditions de ce tournoi dont des familles jijeliennes sont venues s'approprier l'événement. Bachir, habitant non loin de la plage Kotama, s'est rendu à la finale mettant aux prises une doublette d'Annaba à son homologue de Chlef, accompagné de son petit-fils Zakaria, âgé de 2 ans. Sa joie et sa satisfaction sont indescriptibles. Pour lui, une telle manifestation dans la ville de Jijel et au bord de la mer, relevait de l'impensable il y a quelques années. Aujourd'hui, les choses ont changé et la vie a repris son droit au grand bonheur de toute la population. Baptisé du nom de Mohamed Seddik Benyahia, un repère de la diplomatie algérienne, le tournoi de beach-volley qu'organise annuellement la ligue de Jijel prend une symbolique très significative. Une telle appellation permet à la manifestation de porter le nom d'une figure de proue de l'histoire du pays. La mémoire de Benyahia est honorée à travers l'événement. C'est plus que mérité pour un homme qui aura par son sens de la persuasion réglé tant de conflits au niveau national comme au niveau international. Pour la présente saison estivale, la manifestation sera également organisée comme le veut la tradition. Plusieurs équipes sont déjà inscrites pour y prendre part. Pour les organisateurs, c'est plutôt le branle-bas de combat pour réunir toutes les conditions d'un bon déroulement de la festivité. Contre vents et marées, les organisateurs de ce tournoi sont au cœur des préparatifs de l'événement en œuvrant à garantir l'hébergement et la restauration aux visiteurs de la wilaya de Jijel très accueillante et plus vivante que le laissent croire certaines langues, qui excellent dans l'art de noircir l'azur du ciel. Aux autres ligues donc d'emboîter le pas à celle de Jijel en imposant au moins dans une zone limitée un tournoi de beach-volley qui jouera son rôle pédagogique, notamment envers les enfants qui ne demandent que de telles manifestations quand ils sont loin des bancs de l'école. Entre le beach-volley et la côte jijelienne, le mariage semble être scellé. A. Y.