Résumé de la 3e partie Sauvé des griffes de Satan par le meneur de loups, l?enfant n?arrive quand même pas à rentrer chez lui. Il se perd dans la forêt. L'enfant, mort de frayeur, s'enfuit à travers la forêt ; il reprit le chemin qu'il avait suivi pour venir et retourna à l'endroit même où il avait quitté le meneur de loups. Celui-ci revenait de la chasse. A l'approche de l'enfant, les loups se levèrent, menaçants, et hurlèrent d'une façon épouvantable. «Tout beau !» cria le Grand Magicien, et aussitôt les loups, calmés, se recouchèrent. «Comment mon enfant, te voilà donc revenu ? Je te croyais chez ton père. Qu'est ce que tu fais encore ici, dans les bois ? ? Ah! mon Grand ! Si vous saviez ce que je viens d'entendre. ? Quoi donc, mon petit ? ? Je viens d'écouter à la porte du château du Diable et j'ai entendu la Diablesse dire à son mari qu'il ne faisait que de mauvaises affaires ; qu'hier vous et moi nous lui appartenions, mais que le marché conclu avec mon père étant rompu, je suis libre maintenant et que vous seul lui appartenez. J'ai entendu qu'elle disait que tout homme mort dans la peau d'un meneur de loups appartient au Diable, mais que vous avez un bon moyen de lui échapper, en vous écorchant tout vif pour ne pas mourir dans la peau d'un meneur de loups. ? Ah ! mon enfant, qu'est-ce que tu me dis ! Précisément, je sais par magie et sorcellerie que dans huit jours je mourrai ! Je me sens déjà très malade ; du reste, j'ai cent ans passés, il faut bien être raisonnable. Tu vas m'aider à me tirer d'affaire. A présent que je t'ai sauvé des griffes de Satan, tu ne voudrais pas me voir perdu pour toujours ? Je vais m'enlever la peau de la figure, du cou, de la poitrine et des jambes autant que je le pourrai ; ensuite, je te passerai le couteau et tu m'enlèveras la peau du dos. Une fois que je serai écorché complètement, tu m?enduiras le corps de graisse de loup que tu prendras dans une petite terrine et, par la vertu de cette graisse de loup, je vivrai aussi à mon aise que si j'avais ma peau. Je dois mourir dans huit jours, je mourrai donc tranquille et je serai sauvé.» Dès que l'enfant eut enlevé la peau du dos et qu'il eut graissé le meneur de loups, celui-ci devint gai et souriant, car il entrevoyait le paradis. Il mourut au bout de huit jours, comme il l'avait prédit, et l'enfant retourna chez son père qui pleura de joie en le revoyant. Quand la Diablesse vit l'âme du sorcier monter au paradis, elle appela son mari en ricanant, se moquant de lui : «Ah, vieil imbécile ! Tu n'as ni le meneur de loups ni son élève ! Ça t'apprendra à me demander mon avis ! C?est bien fait ! C?est bien fait !» Le Diable répondit en jurant et en tapant sur sa femme. Or, ce même jour, l'ange que le Bon Dieu envoyait vers l'ermite pour le visiter s'adressa au vénérable solitaire et lui dit avec un rayonnement de bonheur : «Aujourd'hui bon ermite, il y a dans le ciel de belles réjouissances : le Grand Magicien est entré au paradis.» Mais au lieu de se réjouir avec l'ange, l'ermite répondit d'un ton chagrin : «Si le meneur de loups est entré au Paradis, qu'est-ce que le Bon Dieu me donnera donc de plus à moi ?...» Alors l'ange vit germer dans le c?ur du solitaire une pensée d'orgueil : il se couvrit le visage de ses ailes blanches et, s'élevant dans les airs, il disparut pour toujours des yeux de l'ermite qui tomba mortellement malade. «Qu'est-ce que le Bon Dieu me donnera donc, disait-il avec colère, si le meneur de loups est au paradis ? Que me donnera-t-il de plus que le paradis ?» Et le Diable s'en réjouissait. «Ah ! Ah ! disait-il à sa femme, tu m'as fait l'autre jour une scène parce que j'avais perdu le meneur de loups et son élève ! J'ai mieux que cela ! Qu'en dis-tu ? Va ! Le Diable n'y perdra rien : Je le tiens, cet ermite, je le tiens ! Et cela vaut dix fois tous les sorciers du monde.» Il s'apprêtait à traîner dans le feu l'âme du pauvre solitaire, quand le Grand Magicien intercéda en sa faveur. Le Bon Dieu avait pardonné au meneur de loups, il ne voulut pas laisser damner l'ermite : il lui envoya l'Ange du repentir qui toucha son c?ur et emporta son âme au paradis. Ce jour-là, le Diable et sa femme se sont battus et se sont dit des sottises en faisant un vacarme infernal.