Le plus proche douar est à 3 km du chef-lieu de la commune d'Aghbal. Les femmes sont contraintes de faire plus de 6 km pour pouvoir vacciner leurs enfants à la polyclinique de la localité. Elles y affluent de Hdadwa, Belafia, Chinas, Zadra, Beni Nadhor, Chehafa, Solaya... Les citoyens jugent insuffisante la seule infrastructure de santé qui existe au chef-lieu de la commune. Ce que confirme même le président de l'APC : «Effectivement, cette polyclinique qui existe depuis les années 1980 ne peut satisfaire la totalité des citoyens d'Aghbal. Elle ne dispose ni d'un laboratoire ni d'un service de radiologie. Un système de garde des médecins fait également défaut. Mais heureusement, la direction de la santé (DSP) de la wilaya nous a promis de renforcer la structure au courant de cette année.» Mais en attendant, les problèmes s'accumulent. Les médecins sont, certes, présents à la polyclinique, mais la journée seulement. Le soir, les malades sont évacués vers l'hôpital de Gouraya. Quant à la maternité, elle n'existe pas encore. «Depuis le début, ce point a été l'une de nos priorités et nous nous accrocherons à cette revendication jusqu'à l'ouverture d'une petite maternité pour éviter aux femmes de se déplacer sur plus de 10 km jusqu'à Gouraya pour accoucher», promet encore le maire. Au centre de santé, nous avons rencontré deux femmes de ménage. Au début, elles refusent de parler. L'une finit tout de même par accepter de témoigner : «Tout est clair et nous n'avons rien à cacher ici à Aghbal. La femme vit dans des conditions lamentables. Elle a besoin de s'affirmer dans cette société par ces projets dont on entend parler au profit de la femme rurale. J'ai 35 ans et je travaille dans le cadre du filet social qui m'est vraiment insuffisant.» Et d'ajouter : «La femme à Aghbal souffre d'un nouveau problème, celui du célibat. Un grand nombre d'entre elles ne sont pas encore mariées alors que jadis les femmes se mariaient très jeunes.»