Capture Depuis l?annonce, dimanche 14 décembre 2003, par l?administrateur américain en Irak, Paul Bremer, de l?arrestation de Saddam Hussein, les versions sur «la vraie histoire de sa capture» se multiplient. Dès le 15 décembre, le quotidien panarabe Al Hayat relevait dans un article publié en première page que «c?est le leader de l?Union patriotique du Kurdistan (UPK), Jalal Talbani, en visite à Téhéran, qui a été le premier à annoncer l?arrestation de Saddam Hussein à partir de la capitale iranienne. Une démarche qui a poussé des sources bien informées (mais non nommées) à évoquer une éventuelle collaboration des services de renseignement iraniens à l?arrestation du dictateur irakien déchu». Le quotidien édité à Londres précise que Talbani a démenti cette version des faits. Néanmoins, poursuit Al Hayat, «les sources déjà citées relèvent que l?Iran a assoupli ses positions sur le dossier du nucléaire et s?est également engagé à coopérer dans la traque des membres du réseau d?Al-Qaîda. En échange, Téhéran aurait obtenu l?extradition des Moudjahidin du peuple, hostiles au pouvoir iranien et actuellement regroupés en Irak, ainsi qu?un allégement des pressions américaines concernant le dossier sur le nucléaire.» Mais plus d?une semaine après la diffusion des images de Saddam Hussein se laissant docilement examiner la bouche par un médecin américain, une autre version de son arrestation circule. Cette fois, c?est Al Quds al-Arabi qui relate des informations publiées par le tabloïd britannique Sunday Express et selon lesquelles «un responsable des services de renseignement britanniques (non identifié) a déclaré que ce sont les forces kurdes qui ont attrapé Saddam Hussein et l?ont retenu prisonnier avant de le remettre drogué aux troupes américaines. Cette arrestation a été rendue possible grâce à l?aide d?un membre de la tribu Al Jabour qui a trahi l?ancien dictateur irakien pour venger le viol de sa fille par Oudaï, le fils de Saddam.» Autre version, qu?Al Quds al-Arabi a collectée dans des témoignages d?habitants de Tikrit, le village de Saddam Hussein, à proximité duquel il aurait été arrêté : «Ce serait Mohamad al-Hadouch, un des gardes du corps les plus proches de Saddam, qui aurait été le premier à être approché par les milices kurdes et à retourner sa veste.» Ainsi, ce serait Al Hadouch qui aurait établi le contact entre «des éléments kurdes et d?autres personnes proches de Saddam, qui accompagnaient le dictateur dans sa fuite. C?est ainsi que la drogue lui aurait été administrée dans sa nourriture.» Le point commun à toutes ses versions ? outre qu?elles ne sont pour l?instant pas confirmées ? revient à dire que les services de renseignement américains et britanniques n?ont pas contribué à la capture de Saddam Hussein. Ce dernier serait finalement tombé dans les filets d?une vendetta d?honneur où d?une vengeance orchestrée par l?un de ses proches qu?il a dû humilier à un moment ou à un autre.