Conséquences L?arrestation de Saddam Hussein a dopé la cote de popularité de Bush et? les marchés financiers. La «capture du siècle» lui est présentée comme du caviar sur un plateau d?argent. Jouant en partie sa réélection à la Maison-Blanche en novembre 2004 sur sa gestion de l'après-guerre en Irak, le président américain aura gagné en popularité. Moral des troupes établies en Irak revigoré, éventuelle remontée spectaculaire dans les sondages et bourses financières dopées, Bush n?en espérait sans doute pas tant. Désormais, on parle de lui dans le camp démocratique comme le héraut de la démocratie dans le monde. Depuis que le locataire de la Maison-Blanche a annoncé la fin des opérations militaires majeures, le 1er mai, environ 200 GI ont été tués et 2 200 autres blessés ouvrant des brèches pour une version «Vietnam» revue et corrigée. L?arrestation spectaculaire du raïs va faire accélérer les choses du côté de l?Euphrate, mais aussi dans tout le Proche-Orient avec une occasion inouïe pour Sharon. Le «faucon» du Likoud saisira la balle au vol pour mater davantage l?Intifada et acculer ainsi son rival de toujours Arafat. En Irak, l?hypothèse des élections durant le premier semestre 2004 se fait de plus en plus pressante. Si un gouvernement irakien élu obtenait une assise populaire suffisamment large, l?administration Bush pourrait procéder à un rapatriement significatif de ses forces avant l'élection présidentielle américaine. Viendra par la suite l?épineuse problématique de la reconstruction de l?Irak qui doit être l?apanage de la communauté internationale, même si Paul Wolfowitz, le numéro deux du Pentagone, a émis le souhait d?exclure de grosses pointures (la France, l'Allemagne, le Canada et la Russie) de cette ?uvre colossale, estimée, faut-il le rappeler, à coups de centaines de milliards de dollars. Un souhait qualifié la semaine dernière par la Commission européenne «d?erreur politique». En Irak toujours, la capture de Saddam Hussein va, sans doute, hâter la fin de la guérilla dans les principales villes irakiennes, même si l'administrateur civil américain, Paul Bremer, avait indiqué, quelques jours auparavant, qu'il s'attendait à «une recrudescence des attaques au cours des six prochains mois». Une fois la période d'euphorie et de félicitations passée, les problèmes de l'attribution controversée des contrats de reconstruction de l'Irak «risquent d'être toujours là». Belle aubaine aussi pour les courtiers, l'annonce de la capture du président irakien déchu a dopé pratiquement toutes les grandes Bourses mondiales. Wall Street, la City de Londres, la Bourse de Paris et les grandes places boursières de l?Asie du Sud-Est ont vu leurs indices prendre un envol sans précédent. Avec de bonnes nouvelles venant du «front», la consommation en Amérique et dans tout le monde occidental sera de plus en plus à l?ordre du jour. Les investissements n?attendent que cela !