Cacophonie A l?approche de la présidentielle d?avril 2004, un dialogue de sourds semble s?être établi entre l?opposition et les autorité Alors que les partis politiques ne cessent de conditionner leur participation à la consultation électorale en demandant le changement du gouvernement et l?assainissement du dispositif électoral et ce afin de se prémunir contre une éventuelle fraude, le ministre de l?Intérieur Yazid Zerhouni balaie d?un revers de la main toutes ces revendications en déclarant : «Les législatives et les locales se sont déroulées dans les meilleures conditions, et personne n?avait trouvé à redire.» Le ministre s?exprimait ainsi, hier, en marge de la visite effectuée par le président de la République dans la wilaya d?Alger. Il est à noter qu?une frange de l?opposition, à l?image du FFS, est allée au-delà de ce cadre purement technique pour demander un «assainissement» politique plus à même de promouvoir l?acte électoral. Outre l?ouverture du champ politique et médiatique, le parti d?Aït Ahmed demande une élection présidentielle couplée à une élection constituante devant être suivies par une période de transition, remettant ainsi en cause d?amont en aval l?ensemble du processus électoral. Taleb Ibrahimi, ex-candidat à la présidentielle en 1999, abonde à peu près dans le même sens en déclarant que «Ahmed Ouyahia et Zerhouni sont réputés pour la fraude» et avait réclamé la «neutralité de l?armée et de l?administration». Ahmed Benbitour, ex-Premier ministre, a, lui aussi, préconisé une période de transition pour sortir le pays de la crise. S?inscrivant dans l?opposition parlementaire, El-Islah de Abdallah Djaballah a déposé auprès du bureau de l?APN, un projet d?amendement de la loi électorale autorisant entre autres la publication du contenu relatif à la révision régulière du corps électoral, le contrôle des élections, et la suppression des bureaux spéciaux. En effet, selon le ministre de l?Intérieur, il y a 17, 5 millions d?électeurs inscrits sur la liste. Ce chiffre «est gonflé d?environ 4 millions», estiment les partis d?opposition. Les ONG internationales, quant à elles, ont indiqué que le nombre des électeurs ne doit pas dépasser un certain taux par rapport à la population globale. Autrement dit si l?Algérie compte 30 millions d?Algériens, il y aurait moins de 50 % qui iront voter. Mais à considérer que l?amendement d?El-Islah va passer, il n?est pas acquis qu?il sera appliqué lors de la future consultation. C?est ce qu?a encore laissé entendre Yazid Zerhouni affirmant qu?il serait prêt à appliquer la loi amendée par le Parlement «si celle-ci était approuvée par le Conseil constitutionnel». En outre le même responsable s?est montré encore opposé à la suppression des bureaux spéciaux estimant le nombre d?électeurs inscrits entre 550 000 et 600 000 personnes alors que l?opposition parle de deux millions.