Pour les autorités locales de Aïn Bénian, la réussite de la saison estivale dans la commune est une priorité pour donner une belle image de le région, surtout avec l'arrivée, cette année, de milliers d'émigrés qui connaissent la réputation de la Madrague. Concernant la pollution de la célèbre plage, le P/APC affirme qu'«il y a quelques mois de cela, le problème de ces égouts a été résolu. Mais c'est à la suite des fortes précipitations qu'a connues la commune en mai dernier que les conduites se sont détériorées». Les services communaux devaient effectuer les travaux nécessaires pour mettre un terme à cette situation, mais cela n'a pas été le cas. Car, selon les riverains, les ouvriers de la commune ont juste enfoui la conduite dans le sable et installé une pompe en amont pour refouler les eaux en cas de fortes pluies et puis plus rien ! Mais pourquoi – à défaut de régler définitivement le problème – ne pas installer un panneau pour signaler l'existence de cet égout sachant que le site est fréquenté par des centaines de personnes chaque jour ? Le premier responsable de la commune souligne que des panneaux y ont été installés, mais qu'ils ont été saccagés à chaque fois par des adolescents pour s'autoriser la baignade. Contactés, les services d'hygiène de la commune reconnaissent qu'il existe effectivement deux rejets d'eaux usées à la plage de La Madrague. Dès lors, une question s'impose : pourquoi laisse-t-on toujours sur place des exutoires d'eaux de réseaux d'assainissement mélangées aux eaux pluviales ? Mais le plus étonnant encore, c'est le fait de savoir que la qualité des eaux de baignade de la plage est déclarée bonne puisque c'est ce qui est indiqué sur de larges panneaux à l'entrée du site ! Ce qui signifie que tout risque de contamination est donc éloigné. Si pour le moment aucun cas de maladie cutanée n'a été enregistré parmi les estivants – du moins à notre connaissance – le risque sera plus important en ce mois d'août où la température est plus élevée et les moustiques et autres insectes plus nombreux. En constatant ces rejets d'eaux usées dans une plage réputée comme La Madrague, il est légitime de s'interroger sur la situation qui prévaut dans d'autres plages non surveillées et qui sont complètement délaissées…