La coquette ville balnéaire de Aïn Bénian ne séduit plus les visiteurs en cette saison estivale. Mal prise en charge par les autorités locales, cette commune offre de nos jours un visage hideux. Les travaux d'aménagement se font de plus en plus rares et l'amélioration du cadre de vie des citoyens semble reléguée au second plan des priorités de l'APC. C'est du moins ce que pensent les habitants, les premiers à pâtir de cette situation. Le problème du transport des voyageurs, exposé depuis plusieurs mois, ne trouve toujours pas de solution. Les transporteurs assurant plusieurs lignes exercent un vrai diktat sur les usagers. Sur la ligne Tafourah - Aïn Bénian, les transporteurs ne font que la moitié du trajet. « Durant les heures de pointe, ils nous déposent à l'arrêt de Raïs Hamidou et rebroussent chemin afin de doubler leurs bénéfices », se plaint un habitant. Sur la ligne Aïn Benian - Chéraga, les transporteurs ne démarrent qu'une fois leurs bus pleins à craquer. Quant aux citoyens disposant d'un véhicule, ils continuent à faire les frais du mauvais état des routes communales. C'est le cas notamment de l'artère menant du centre-ville aux cités Evolutive, Belle vue et Copemad. Les difficultés rencontrées au quotidien par les habitants de Aïn Bénian ne se limitent pas à ces deux volets. Le marché communal 8 Mai 1945 ne cesse de se transformer en bazar anarchique. « Il est difficile d'y circuler. Des marchands illégaux ont occupé les espaces réservés aux clients et les commerçants légaux ont quitté leurs locaux pour exposer leur marchandise à l'extérieur », indique un citoyen. Pour faire face à la saturation que connaît cet espace commercial, les autorités locales ont lancé un projet de construction de deux autres marchés de proximité, à la cité du 11 Décembre ( La Forêt ) et un autre du côté de la cité Belle Vue. Pour ce dernier, les travaux sont à l'arrêt et les résidants contestent le lieu de son implantation jugé « inadéquat ». En attendant le parachèvement des travaux, l'illégalité s'impose comme une fatalité dans cette municipalité censée être un lieu de villégiature, et ce, compte tenu des potentialités dont elle dispose. En fait, à la cité Belle Vue, des baraques anarchiques ont été érigées en dur, au vu et au su des autorités municipales. L'autre point noir relevé par les habitants est le manque d'espace de jeux et de loisirs. En fait, au centre-ville, le jardin public demeure toujours clôturé et interdit aux familles, alors qu'au sein des agglomérations urbaines, le manque d'espaces de jeux est flagrant. La plage Ilot, beau site situé à quelques mètres du chef-lieu, est gagnée par la pollution et sont rares les citoyens qui s'y aventurent par crainte de maladies. Pour profiter des moments de détente et de repos, les citoyens de la ville de Aïn Bénian préfèrent se déplacer vers El Djamila ou carrément dans d'autres communes d'Alger. Comme un malheur ne vient jamais seul, en cette saison d'été, particulièrement très chaude, les habitants de certains immeubles souffrent des perturbations dans l'alimentation en eau potable. Un problème récurrent dû, croit-on savoir, à des défaillances dans le système de pompage. Bref, la saison d'été dans cette commune d'Alger n'est guère de tout repos pour les citoyens. « Ainsi parler de tourisme à Aïn Bénian relève de la chimère », a conclu un commerçant.