Incivisme n Les riverains ne semblent pas se soucier de la situation catastrophique, puisque, eux aussi, n'ont pas bougé le petit doigt. La Madrague, la plage dont s'enorgueillissent les habitants de Aïn Bénian est polluée. Le site qui fait la réputation de la localité et qui recevait des milliers d'estivants, risque de ne pas revoir ses hôtes revenir la saison estivale prochaine car ils lui préféreront certainement d'autres plages plus propres. Cette plage est l'une des préférées des Algérois, car outre sa beauté, elle est réputée pour ses soirées animées et pour ses nombreux restaurants où se réfugient les familles algéroises le soir. Hélas ! la plage est polluée. Une pollution qui est d'abord le résultat de la bêtise humaine. Pour faire face à la situation, il aurait été judicieux pour les riverains, notamment les restaurateurs, de recourir aux services d'un entrepreneur pour réparer la fuite de deux conduites, car il y va de la fidélité de leur clientèle. Cela dit, la responsabilité des autorités locales n'est point dégagée puisqu'elles auraient dû agir à temps, si réellement elles se souciaient de la réussite de la saison estivale. Même si la commune n'a pas entrepris des travaux pour réparer les conduites, «il suffit d'un sac de ciment et de quelques brouettes de sable, pour les riverains, pour remplacer les deux ou trois buses endommagées et mettre un terme à cette situation», explique un habitant dont la maison se trouve à quelques mètres de l'endroit. Il rappelle qu'il y a quelques années, les riverains ont uni leurs efforts pour réparer une conduite longue de 20 mètres juste pour sauver l'image et la réputation de leur coquette plage. «Nous n'avons pas attendu l'intervention des autorités locales. Il y a des choses qui ne nécessitent pas trop de moyens. Il faut juste créer un esprit et une culture de solidarité et de civisme. La Madrague est d'abord la plage des habitants des environs avant d'être celle des responsables de la commune», ajoute ce père de famille de 63 ans et qui habite l'endroit depuis 36 ans. Il se dit prêt à entreprendre des travaux à condition que les autres riverains y participent. Un jeune habitant abonde dans le même sens : «Si les autorités locales ne veulent pas faire leur travail, nous le ferons d'autant plus que cela ne nécessite pas trop de moyens !». Les choses ne sont, cependant, pas aussi simples que cela. Selon certains habitants, le problème consiste dans le fait qu'il n'existe aucun esprit de civisme. «La pollution de la plage est le dernier souci des riverains», commente un jeune vendeur de cigarettes. Un ancien habitant des lieux rejette, quant à lui, la balle aux établissements commerciaux des environs : «Je ne peux pas effectuer des travaux alors que les propriétaires des restaurants, des bars et des cabarets se font de l'argent. Ce sont eux qui reçoivent les clients et ce sont eux qui doivent effectuer des travaux ou alerter les autorités locales … »