Préoccupation n Le président de la laddh a lancé un nouvel appel au ministre de tutelle afin d'initier en toute urgence des mesures susceptibles d'ouvrir la voie à un arrêt immédiat du mouvement de grève dans la dignité pour tous. Maître Zehouane, qui s'est exprimé lors d'un point de presse organisé hier au siège de la laddh, a indiqué que la grève de la faim risque de prendre une tournure plus grave. «Nous sommes sur un terrain dangereux d'ou doit être bannie toute logique de surenchère», a-t-il affirmé appelant la tutelle à un retour à la concertation en ouvrant un dialogue avec les enseignants grévistes et précisant que la Ligue algérienne des droits de l'homme considère légitimes toutes les revendications des enseignants grévistes. «Il s'agit par-delà les difficultés d'ordre technique, de la reconnaissance de droits acquis au terme de plusieurs années d'exercice quel que soit le statut sous lequel elles ont été effectuées», argumente-t-il poursuivant : «Voilà déjà 25 jours que les enseignants contractuels ont recouru à la grève de la faim comme moyen ultime pour faire valoir leurs droits irrévocables. Nos autorités doivent revenir à la sagesse et à la raison, il faut s'asseoir autour d'une table pour trouver une solution idoine et mettre fin au calvaire et à la souffrance des pourvoyeurs du savoir dont profitent les enfants de l'Algérie.» Evoquant, par ailleurs, la situation dramatique à laquelle est confrontée la jeunesse algérienne et qui a donné lieu au phénomène douloureux des harragas, Me Zehouane a usé du qualificatif de «scandaleux». «Qu'on cesse d'incriminer les victimes de la détresse nationale, comment peut on ? et à quel titre ? Et au nom de quel droit ?». Le conférencier rappelle aux autorités qu'au lieu de condamner ces laissés-pour-compte, il serait plus juste de condamner ceux qui profitent de leur détresse en leur fournissant les moyens «dérisoires et suicidaires en contrepartie de gain facile». Pourquoi les pouvoirs publics en premier lieu et les cadres sociaux quels qu'ils soient ne s'emparent-ils pas de la question pour en faire l'objet de toutes leurs préoccupations ? Pour ce faire, la Laddh appelle à la remise en cause du projet de loi annoncé sur «l'émigration illégale». De même, elle réitère en toute urgence la demande de libération de tous les jeunes «harragas» emprisonnés dont le nombre est évalué à près de 850. De même que doivent être rapatriées les dépouilles des victimes qui se trouvent dans les morgues en pays étrangers. Pour sa part le président de l'association nationale de sauvegarde de la jeunesse a annoncé qu'une rencontre est prévue le 25 août ayant pour objet l'estimation des activités de l'association. Il prévoit à cet effet la vulgarisation d'une charte nationale des droits de la jeunesse. Tonic : menace sur 45 000 travailleurs l L'affaire Tonic constitue une dérive unique dans les annales judiciaires qui mérite d'être soulignée, a déclaré, hier, le président de la Laddh, Maître Zehouane. «L'affaire tonic, si affaire il y a, relève du juge commercial, lequel devrait désigner un administrateur pour gérer le complexe, et nom pas un juge d'instruction pénale aux fins de mise de liquidation de ce patrimoine économique et national, cela pourra pénaliser les 45 000 personnes concernées (ouvriers et récupérateurs de papiers)». Selon Me zehouane, cette procédure n'est rien d'autre qu'un gâchis «programmé» sans précédent qui se répercutera sur l'économie nationale. Par ailleurs, la décision signifiée par l'administration judiciaire consistant à interdire l'accès au complexe à une vingtaine de cadres importants, permet de conclure le doute quant à la bonne intention et au respect de la loi et de la dignité de ces cadres et celle de tous les travailleurs de Tonic, a conclu le conférencier.