On se rappelle aussi l'éléphant comme symbole d'hostilité, en le liant au verset coranique faisant allusion à l'attaque de La Mecque par l'armée abyssine, montée sur des éléphants. Les animaux comme leurs «monteurs» ont été lapidés par des oiseaux. L'éléphant est devenu une curiosité que l'on importait à l'occasion. La mémoire kabyle garde le souvenir de Ahmed Belkadi, le roi de Koukou, en Kabylie, qui avait reçu d'un souverain africain, un éléphant. Comme l'éléphant saccageait les cultures des paysans, on a décidé, au cours d'une assemblée, de se plaindre au roi. Ahmed Belkadi était un souverain colérique et cruel, aussi a-t-on décidé de lui déléguer deux personnes. Le roi, qui était ce jour-là irrité, reçoit la délégation. Le premier paysan, apeuré, prend la parole, mais au lieu de se plaindre, se met à dire du bien de l'éléphant. Quand le deuxième prend la parole, il ajoute en tremblant : «ô roi, sa présence nous est si agréable que nous te demandons de lui joindre un compagnon !» Le roi, qui allait se mettre en colère, s'est mis aussitôt à sourire : «Eh bien, je demanderai un compagnon pour mon éléphant !»