Mostaganem Qui l?a tué et pourquoi ? L?assassin est, lui aussi, vendeur de poissons? Le jeudi 21 novembre 2002, en fin de journée très exactement, les passants aperçoivent un jeune homme en train de tituber. Ils n?y prêtent pas grande attention pensant que c?est le «jeûne» qui en est la cause. Mais alors qu?ils l?ont déjà dépassé, ils sont secoués par un long gémissement qui emplit le «marché couvert» de ce quartier très fréquenté par les voleurs. Ils reviennent sur leurs pas, découvrent le jeune homme à demi-effondré, et constatent avec effroi que sa chemise et son pantalon sont couverts de sang. Quelques instants plus tard, D. M., âgé de 22 ans, n?est plus de ce monde. Il a rendu l?âme au milieu des quelques «poissons» qu?il vend pour nourrir une famille nombreuse, lui, l?aîné, que tout le monde admirait pour son sens des responsabilités malgré son très jeune âge? Qui l?a tué et pourquoi ? L?assassin R. F., 30 ans, est, lui aussi, un jeune vendeur de poissons frais? Si la victime est blanche comme neige aux yeux de la loi, le criminel a, en revanche, des antécédents judiciaires fort douteux. D?ailleurs, il est sorti de prison une semaine avant le drame. Aucun lien familial ou autres entre R. F. et D. M., C?est à peine s?ils se saluent à l?ouverture du marché couvert au centre-ville de Mostaganem. Or, ce jeudi, jour du drame, le plus âgé interpelle le plus jeune lui ordonnant d?aller vendre son «poisson» ailleurs, estimant qu?il est en train d?empiéter sur son territoire? Têtu, le jeune D. M. refuse de déplacer sa table garnie de beaux poissons frais, lui lançant qu?il n?avait qu?à venir plus tôt. En l?espace de quelques instants, une querelle se déclenche entre eux. Insultes et menaces pleuvent de part et d?autre? puis, le drame fatal. Dans un moment de colère et de folie meurtrière, R. F., s?empare d?une arme blanche et poignarde férocement le jeune D. M.. Deux coups profonds en plein dos et un autre mortel au niveau du cou? Prenant la fuite, l?assassin n?a point de remords au moment de son arrestation. Tout s?est passé tellement vite que n?était le gémissement de douleur du jeune homme, qui titubait avant de s?effondrer, personne n?aurait remarqué qu?un meurtre venait de se produire sous les yeux des acheteurs. Placé sous mandat d?arrêt, l?assassin sera jugé pour homicide volontaire sur D. M. pour une banale question de place à quelques minutes de la clôture du marché.