Résumé de la 6e partie n Gerard, le policier, est chez Bohannon et l'interroge sur le cadavre. A la vue des semelles de chaussures propres, les deux hommes concluent que la victime a été transportée et déposée à cet endroit... Peut-être, mais il n'est pas complètement fou. ll n'aurait pas laissé le corps ici. Il l'aurait transporté ailleurs. Allons, Phil. Gerard émet un grognement sceptique, ramasse son casque et se lève. On verra bien ce qu'on va trouver dans ce camping-car. Bohannon le regarde. — Tu l'as déjà ? Il n'est pas difficile à repérer. Il n'était même pas arrivé à Fresno que la police du comté l'avait déjà arrêté. On avait envoyé un message radio à toutes les patrouilles. Bohannon allume la lampe placée au centre de la table. ll fait encore jour au-dehors, mais la cuisine n'en profite guère. La lampe est une antique lanterne au kérosène, au pied d'émail rouge, sur laquelle on a adapté une ampoule électrique. Une idée de Linda sa femme, qui se trouve dans une clinique psychiatrique privée de l'autre côté de la colline, depuis pas mal de temps déjà, et ne semble pas près d'en sortir. Gerard se dirige vers la porte restée ouverte. — Tu vas retrouver la voiture du mort quelque part dans le canyon, dit Bohannon, s'adressant à son dos. Quoi ? Une Mercedes ? Une BMW ? Une Jaguar ? Abandonnée sur le bas-côté. Et on aura effacé toutes les empreintes. — Je connais mon métier, répond Gerard en poussant la porte-moustiquaire. — Ah, et tâche de trouver un gamin du nom de Kelly. Attends une seconde. (Il s'approche du buffet, prend un papier dans un tiroir. Remet ses maudites lunettes et scrute le papier.) Kelly Larkin. Originaire de San Bernardino. Taille jockey, crâne rasé, tatouages. Il doit être à pied, il n'a pas de voiture. C'était mon garçon d'écurie jusqu'à ce matin de très bonne heure. Peut-être à l'heure où le type au costume chic s'est fait descendre. — On tient l'abruti qui l'a descendu, dit Gerard, et tu le sais bien. Steve Belcher était une catastrophe en puissance, depuis des années. Tu as toujours pris parti pour lui. Ne fais pas cette bêtise, cette fois. Tu t'es déjà mis dans ton tort, ce matin, en le laissant filer. — Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? Il était armé, et moi pas. Il avait une voiture, et moi pas. — Exact. Alors pourquoi ne pas avoir reconnu tout de suite que tu étais là ? A la façon dont tu t'y es pris, n'importe qui peut penser n'importe quoi. — Ce qui ne manquera pas de se produire de toute façon. Bohannon s'avance jusqu'à la porte, sort, regarde Gerard s'éloigner le long de la véranda pour rejoindre sa voiture de service. Il lui lance : — Vous avez retrouvé la balle, là- haut ? Elle lui est passée au travers du corps. Pas encore, répond Gerard du même ton, mais on la trouvera. Ne te fais pas d'illusions.