Résumé de la 20e partie n Bohannon réussit à faire dire à Belcher que le rôdeur de la nuit du crime aurait pu être une femme... Oh, non ! (Mrs Vanderhoop secoue vigoureusement la tête.) Non que Mary Beth n'ait pas aimé sa sœur. Mais Dolores ne l'a pas permis. Elles ont eu une violente dispute à ce sujet. Je suis revenue chercher quelque chose que j'avais oublié après une répétition. Mary Beth était en larmes. — Je ne comprends pas. (Bohannon repousse son chapeau sur son crâne.) J'ai entendu dire qu'ils étaient tous très proches dans leur jeunesse. Le sourire de Mrs Vanderhoop est lugubre. — Ma foi, pour un certain nombre d'entre nous, la jeunesse relève d'un passé assez lointain. Non, leurs rapports n'avaient rien d'affectueux... Pourtant elles ont dîné avec Mr Lubowitz la veille de son assassinat. Un dîner très amical et plein de gaieté, paraît-il. Ils ont beaucoup ri en évoquant le passé. — Ah, bon ? Vraiment ? (Mrs Vandhoop cligne des yeux et s'abîme un court instant dans ses propres pensées.) Figurez-vous que si ce n'était pas vous qui me l'aviez dit, monsieur Bohannon, je n'en croirais pas un mot. Dolores Combs méprisait Mr Lubowitz. Et quand Rose est tombée malade, elle n'a pas voulu laisser Mary Beth en sa compagnie. Bohannon fait le tour de la maison, une vaste bâtisse en bois de séquoia dont les fenêtres donnent sur l'océan. Elle est bâtie au sommet de la colline, sur une terre possédée jadis par Henry Madison III. De grands pins la protègent... Personne aux abords. Des voitures ? Les portes du garage sont fermées. Il gare sa camionnette verte, en descend et regarde la route en contrebas. Entre la plage et la chambre de Cedric Lubowitz l'aller-retour, à pied, peut se faire en moins de dix minutes. Il s'avance entre les pins et contourne la maison, jusqu'au moment où il aperçoit le bâtiment qu'il cherchait et vers lequel il se dirige, attentif à la moindre réaction susceptible de lui indiquer que quelqu'un l'a vu. Rien ne se produit. Il y a un portail dans la palissade en planches de séquoia entre lesquelles il vient glisser un œil, mais ce portail n'est pas verrouillé. Il soulève le loquet sans faire de bruit, ouvre, et voit ce qu'il s'attendait à trouver là. De grandes poubelles. Deux d'entre elles sont pleines de débris végétaux et leurs couvercles sont posés à côté, contre la palissade, mais la troisième est fermée. Les battements de son cœur s'accélèrent, il soulève le couvercle. A l'intérieur, un gros sac en plastique vert. Il défait le fil de fer qui le ferme, ouvre le sac, plonge la main à l'intérieur, et une voix s'élève derrière lui : — Qu'est-ce que tu fiches ici ? Il se retourne. C'est Gerard. Il n'a pas l'air content. — Je ramasse des ordures. C'est interdit par la loi ? — Tu n'as pas de patente pour ramasser les ordures, répond Gerard. Tu es entré ici par effraction pour perquisitionner dans une propriété privée en l'absence de tout mandat.