De nouvelles manifestations se sont déroulées ce mercredi dans la partie indienne du Cachemire, où 21 manifestants musulmans ont été tués depuis lundi par les forces de sécurité indiennes sur fond de tensions entre hindous et musulmans, selon la police et des témoins. Des milliers de musulmans ont défilé dans les rues de Srinagar, capitale d'été du Cachemire indien, pour se rendre aux funérailles de deux protestataires qui ont succombé à leurs blessures ce matin dans un hôpital de la ville. Des coups de feu ont été entendus dans la ville où les forces de sécurité peinaient à faire respecter le couvre-feu diurne imposé à la suite des violences qui ont également fait 500 blessés. Un chef séparatiste cachemiri, Sheikh Abdul Aziz, ancien militant islamiste reconverti en homme politique modéré, figure parmi les manifestants tombés sous les balles des militaires alors qu'ils participaient lundi à une manifestation près de la Ligne de Contrôle (LoC), la frontière qui sépare de facto depuis 1949 le Cachemire indien du Cachemire pakistanais. Tout a commencé à la mi-juin dernier lorsque le gouvernement de l'Etat du Jammu-et-Cachemire a alloué des terrains à des dizaines de milliers d'hindous qui affluent chaque année pour un grand pèlerinage vers une grotte sur les contreforts de l'Himalaya. Face à la colère des musulmans, les autorités étaient revenues sur leur décision, déclenchant en conséquence le courroux des hindous dont certains ont attaqué des musulmans et bloquent la route entre Srinagar et Jammu, la capitale d'hiver du Cachemire indien.